Les Skyrmions, le futur de l’électronique qui rendrait nos ordinateurs 10 fois plus rapides

Les Skyrmions, le futur de l’électronique qui rendrait nos ordinateurs 10 fois plus rapides

Si vous trouvez déjà votre ordinateur suffisamment rapide et performant, attendez de voir la suite : le futur de l’informatique compte bien passer à la vitesse supérieure. Comment ? Avec une étonnante structure magnétique.

Avez-vous déjà entendu parler des skyrmions ? Non, il ne s’agit pas d’une nouvelle menace technologique sortie tout droit de l’imagination de James Cameron, mais d’un objet magnétique bien réel. Ces “quasiparticules magnétiques en forme de nano-tourbillons d’aimantation”, comme les définissent les scientifiques du CNRS dans un communiqué, sont étonnantes à plus d’un titre. Une équipe de recherche internationale a découvert que les skyrmions pouvaient être déplacées à l’aide d’un courant électrique à des vitesses record, jusqu’à 900 m/s. Le rapport avec les ordinateurs, c’est que ces nanobulles peuvent être utilisées pour améliorer le traitement de l’information de nos appareils électroniques, explique l’organisme public français de recherche scientifique.

Mémoire, calcul… les skyrmions chamboulent l’électronique

Si vous n’en aviez encore jamais entendu parler, cette étonnante structure magnétique pourrait donc bien booster les ordinateurs de demain et faire bientôt partie de notre vocabulaire. Avec ces structures magnétiques, “on est en train de dépasser largement les perspectives qui étaient alors imaginées”, se réjouit Stanislas Rohart, chercheur CNRS au Laboratoire de physique des solides à l’université Paris-Saclay, cité le 23 avril dernier dans Le Monde. Les résultats d’une nouvelle étude publiée le 19 avril dernier dans la revue Science placent les skyrmions en première ligne des outils permettant le développement de dispositifs informatifs plus rentable et efficace. “Leur minuscule taille promet une grande capacité de calcul et de stockage d’information couplée à une faible consommation d’énergie”, résume le CNRS.

Vers un “monde numérique agile et durable”

Les skyrmions, que le Prix Nobel de physique 2007 Albert Fert présentaient comme “l’entité ultime d’information magnétique manipulable” dans les colonnes du journal français en 2013, sont aujourd’hui plus performants que jamais. Si la vitesse de déplacement de ces nanobulles était limitée à 100 m/s jusqu’à présent, soit “une vitesse trop lente pour les applications informatiques”, les scientifiques ont réussi l’exploit de les faire circuler 10 fois plus rapidement. Comment ? Grâce à l’utilisation d’un “matériau antiferromagnétique comme support”, dont les propriétés magnétiques uniques peuvent être utilisées comme capteur de champ magnétique, le stockage de données ou encore pour la réfrigération magnétique. Maintenant, les scientifiques espèrent que leurs travaux s’inscriront dans un effort collectif de construction d’un “monde numérique agile et durable”.

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