L’ambiance est électrique entre Atos et Airbus. Les deux groupes négocient depuis plusieurs semaines la vente des activités de cybersécurité et des supercalculateurs d’Atos. L’avionneur a entamé depuis deux mois une étude approfondie de cette filiale, dite “BDS” (bid data and security). “Ils font un travail impressionnant, ils regardent tout et visitent des sites, explique une source proche du dossier. Mais ils se plaignent de ne pas avoir de chiffres sur les comptes”.
Le logo de la société Atos prise en photo en 2019
Airbus avance à reculons depuis plusieurs mois. Mi-décembre, son directeur général Guillaume Faury s’est dit prêt à racheter la filiale d’Atos et a proposé une fourchette de prix indicative entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros. Mais aujourd’hui, “les négociations n’avancent pas dans le bon sens, confie une source. Ce n’est même plus une question de prix”. Atos doit publier ses résultats annuels mercredi et doit se prononcer sur l’état des pourparlers.
Ces dernières semaines, le bras de fer se durcissait autour des supercalculateurs d’Atos qui perdent de l’argent et dépendent trop des centres de recherche public comme le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). L’objectif est de convaincre “le gouvernement d’intégrer ces contrats publics au budget de l’Etat pour l’innovation, comme le font les Américains” explique un bon connaisseur du dossier, pour encourager Airbus à signer la transaction.
Bras de fer franco-allemand chez Airbus
L’avionneur a bien essayé de sortir de la transaction ces supercalculateurs pour ne garder que la cybersécurité. Mais Atos s’y refusait. “Conserver l’intégralité de BDS est une ligne rouge depuis le début” justifie un cadre du groupe qui rappelle que Thales avait déjà tenté cette option.
Ces derniers jours, le gouvernement a poussé à un accord entre les deux groupes. Le dossier est suivi de près par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. “Il pousse beaucoup” nous confirment plusieurs sources. Mais Airbus est confronté à des querelles internes. Son directeur général, Guillaume Faury, souhaite racheter ces activités d’Atos depuis un an mais se heurte à la réticence de son président allemand, René Obermann. “Il ne faut pas se tromper, c’est avant tout une guéguerre franco-allemande”, peste un bon connaisseur du dossier, avant d’ajouter : “le ministère des Armées a toujours été réservé au rachat par Airbus”.
Si les négociations étaient rompues, elles précipiteraient Atos au bord du gouffre. Le groupe s’est placé sous la protection d’un mandataire ad hoc alors qu’il doit rembourser 3,5 milliards d’euros de dettes d’ici fin 2025. L’administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux doit décider dans les prochaines semaines de la procédure judiciaire à mettre en place. D’aucuns estiment qu’une conciliation avec les banques d’Atos sera ouverte. “Mais si Atos ne parvient pas à vendre BDS à Airbus, une procédure de sauvegarde sera inévitable” expliquent plusieurs sources proches du groupe.
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