Le Mal n’existe pas de Ryūsuke Hamaguchi est sorti dans les salles mercredi dernier, et sa fin pose question. Ouverte à toutes les interprétations, elle vient clore un récit centré sur la rencontre de Takumi, sorte de garde-forestier d’une petite communauté campagnarde japonaise avec deux citadins, Takahashi et Mayuzumi, qui viennent tenter de le convaincre du bien-fondé de l’installation d’un site de “glamping” (camping glamour et confortable).
Que se passe-t-il à la fin ?
L’homme à tout faire Takumi et Takahashi, l’ancien agent de stars et représentant du glamping, arrivent dans un champ. On y voit la jeune Hana, fille de Takumi, face à un cerf blessé (visiblement par une balle de fusil) et elle se rapproche de la bête. On nous a dit plus tôt dans le film que blessés, les cerfs pouvaient se montrer dangereux. Takahashi veut s’avancer pour l’aider, mais le père d’Hana l’attaque et l’étouffe jusqu’à ce qu’il perde connaissance.
Takumi va alors voir Hana. Elle est allongée, inconsciente et saignant du nez. Son père la prend dans ses bras et l’emporte avec lui. Takahasi se relève péniblement, le souffle court, puis retombe sur le sol. On retrouve le motif récurrent du film : celui des branches des arbres sur le ciel, comme quelqu’un qui regarderait en l’air. Quelqu’un qui marche péniblement. Fin du film.
Le film détient actuellement la meilleure note presse de l’année !
Qu’est-ce que cela peut signifier ?
Il y a autant de théories que de spectateurs, mais quelques-unes reviennent tout de même plus que d’autres :
- Takahashi s’est rapproché du cerf pour essayer d’aider Hana, la mettant en danger malgré les recommandations précédentes de Takumi et ce dernier, voyant cela, est pris d’un accès de rage et l’étrangle. Entretemps, hors champ, la petite a été tuée par le cerf paniqué. La ville a essayé de forcer le cycle de la nature et en paye le prix. Un mort au village, un mort à la ville, l’équilibre cher au propos du film est maintenu.
- La petite fille est morte depuis le début du film. Takumi passe son temps à oublier d’aller chercher sa fille à l’école, ce qui lui est systématiquement rappelé par… un coup de feu entendu au loin. Mais dans ce cas, les scènes avec la maîtresse informant son père que la petite est partie et celles avec le maire amateur de plumes n’ont plus trop de sens, pas plus que la battue pour la retrouver. A moins qu’il ne s’agisse que de flashbacks. La traque finale servant juste à Takumi à attirer Takahasi pour le tuer et enrayer la progression du projet de glamping. Mais pour combien de temps si l’homme qui marche péniblement en regardant les arbres est l’agent de stars et qu’il a survécu ?
Une vision du futur ?
- Autre théorie : le Mal n’existe pas… dans la nature. Le cerf affolé tue Hana qui l’a approché de trop près, ce qui est un réflexe instinctif et animal. Takumi assassine Takahashi qui a approché de trop près son enfant, ce qui est aussi un réflexe instinctif et animal. Sauf que dans la nature, il n’y a pas de conséquence, mais chez les hommes, la notion de “Mal” existe. Et Takumi a commis l’irréparable et en subira les conséquences.
- Hana est déjà morte lorsqu’ils arrivent sur le champ (on a déjà vu la petite près d’un cerf en plein jour et les adultes y arrivent de nuit) et si nous la voyons debout, c’est parce que Takumi et Takahashi reconstruisent ce qui s’est passé. Takahashi se rue vers le cadavre de la petite, mais Takumi, qui refuse d’affronter la réalité, préfère le tuer.
- C’est une vision symbolique du futur. Après l’installation du glamping, comme prédit par Takumi, des touristes- probablement des enfants – se feront blesser par les animaux et/ou les chasseurs. Le Mal existera. Il n’existe pas encore, et il est peut-être encore possible de le stopper. Une note d’optimisme écologique, en quelque sorte.
Laquelle de ces théories vous séduit le plus ? Youtube, Reddit et votre serviteur se sont torturés le cerveau pour vous proposer des possibilités probables, mais en fin de compte, chacun est libre de se faire son film. Et c’est en partie ce qui est beau avec le cinéma.
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