Le député du Rhône Alexandre Vincendet lors d’une séance de questions au gouvernement le 4 juillet 2023. AFP/Emmanuel Dunand
Fin du feuilleton. Le député Les Républicains du Rhône Alexandre Vincendet a bien été exclu du groupe de députés LR dans lequel il siégeait depuis 2022, ce mardi matin. Le groupe a voté en assemblée générale et ainsi confirmé la décision de son bureau, une dizaine de jours plus tôt, de mettre à la porte l’ancien maire de Rillieux-la-Pape. Près de 45 minutes d’échanges entre Vincendet, ses contempteurs et quelques défenseurs, pour aboutir à une décision que tout le monde devinait. Résultat : 29 voix pour et 8 contre.
L’intéressé a tenté d’alerter ses collègues : l’exclure pourrait créer un précédent jugé dangereux. Jusqu’au bout, il a tenté d’affirmer qu’il n’avait enfreint aucune règle du groupe auquel il appartenait depuis son élection au Palais-Bourbon, à l’été 2022.
Si Alexandre Vincendet a toujours fait partie des élus considérés comme « Macron-compatible », ceux qui plaident pour un accord de gouvernement avec la majorité, c’est davantage pour sa proximité revendiquée avec Édouard Philippe qu’il a été mis dehors. Les deux hommes se sont affichés ensemble à de nombreuses reprises, et il est reproché au député de rouler pour l’ancien Premier ministre, dont on connaît la volonté de se présenter à la présidentielle de 2027, contre sa famille politique. Laquelle a déjà, officieusement, un candidat en réserve, en la personne de Laurent Wauquiez.
« Preuve de fébrilité »
Si certains députés se sont félicités de mettre enfin un terme à une ambiguïté qui desservait les LR, d’autres ont déploré la « preuve de fébrilité » que cette exclusion venait mettre en lumière, alors que s’ouvre une campagne des européennes décisive pour le parti historique de la droite.
«Ã‚ C’est une triple faute. Une faute tactique : en pleine campagne européenne, il faut montrer que l’on est rassemblé surtout qu’Hervé Marseille [UDI] nous quitte pour la majorité et que l’on veut s’adresser àl’électorat macroniste, commente l’ancien chef du parti, Jean-François Copé, proche de Vincendet. Une faute morale : moi, lorsque j’étais président du groupe UMP, je n’ai jamais sanctionné quelqu’un ad hominem et pourtant, j’avais de sacrées personnalités dans mon groupe ! ».
Alexandre Vincendet va rejoindre dès demain, selon nos informations, le groupe parlementaire d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe.
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