Le général Pierre Schill, chef d’État major de l’armée de Terre (2e en partant de la gauche), ici le 11 novembre 2023 lors de la cérémonie à l’Arc de triomphe. LP/Olivier Corsan
L’armée de Terre française se prépare aux engagements « les plus durs », affirme son chef d’état-major Pierre Schill, alors que les joutes verbales se multiplient ces derniers mois entre Paris et Moscou, deux ans après l’invasion de l’Ukraine.
L’armée française « se tient prête. Quelles que soient les évolutions de la situation internationale, les Français peuvent en être convaincus : leurs soldats répondront présent », assure-t-il dans une tribune qu’il signe mardi dans le quotidien Le Monde. « Pour se prémunir d’agressions à son égard et défendre ses intérêts, l’armée française se prépare aux engagements les plus durs, le fait savoir et le démontre ».
Le président français Emmanuel Macron a récemment suscité un débat intense en France et au sein de l’Otan en déclarant « ne pas exclure » que des militaires occidentaux soient envoyés à l’avenir en Ukraine. Malgré la controverse, Emmanuel Macron avait ensuite assuré que les mots qu’il employait étaient « pesés » et « mesurés », affirmant dans le même temps refuser toute « logique d’escalade » avec Moscou.
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L’objectif du général Schill est « que la puissance démontrée par nos forces infléchisse les tendances », qu’elle « dissuade les attaques contre la France ». La France s’appuie en particulier sur la dissuasion nucléaire, qui « a sanctuarisé ses intérêts vitaux », ainsi que sur « des forces entraînées et interopérables avec les armées alliées », principalement européennes.
20 000 hommes engageables en 30 jours
Officiellement, la France a la capacité d’engager 20 000 hommes dans un délai de trente jours et se dote des moyens de commander jusqu’à 60 000 hommes, Français et alliés, selon Pierre Schill. Au total, elle compte 121 000 soldats et peut appeler en renfort 24 000 réservistes, selon l’armée de Terre.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, plusieurs parlementaires et experts se sont toutefois inquiétés du niveau d’équipement de l’armée française, qui ne permettrait pas à son armée de terre de tenir plus de quelques mois en cas d’affrontement direct.
Fin 2024, Paris espère produire 4 à 5 000 obus par mois contre un millier avant l’invasion russe. Mais cela ne représente que la moitié, voire un tiers, des obus tirés en une journée par Moscou sur l’Ukraine.
En cas d’agression, la France serait toutefois assurée du soutien de l’Otan, dont l’article 5 du traité fondateur stipule que toute attaque contre l’un des pays membres doit entraîner une riposte collective de l’organisation.
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