Le gouvernement est en pleine chasse aux économies et veut supprimer l’aide à l’embauche pour les alternants en contrat pro. Une aide de 6000 euros mise en place en 2020 pour inciter les entreprises à embaucher. Quatre ans plus tard, un décret est donc en préparation, pour la supprimer, dès le 1er mai et donc faire des économies. Incrompréhensible pour les employeurs.
En pleine chasse aux économies, le gouvernement veut s’attaquer à l’aide à l’embauche pour les alternants en contrats pro. Cette aide de 6000 euros date de 2020, instaurée pendant le Covid pour les entreprises qui embauchent des alternants de moins de 30 ans. Le ministère du Travail prépare un décret visant à la supprimer pour les contrats de professionnalisation à partir du 1er mai. Elle ne sera plus versée que pour les contrats d’apprentissage (en formation initiale), qui représentent la majorité des contrats d’alternance.
Un bureau de Pôle Emploi à Armentières, en août 2016.
Une économie que ne comprend pas Jean-Eudes Du Mesnil, secrétaire général de la CPME. “Cet argent, on parle à peu près de 200 millions d’euros par an, on sait exactement où il va et on sait l’utilité qu’il a. On parle à peu près de 100.000 jeunes chaque année en contrat de professionnalisation. Les trois-quarts d’entre eux ont un boulot six mois après ce contrat”, epxlique-t-il ce mardi matin sur RMC.
Aujourd’hui, on compte 15 alternants, dits contrats pro, chez Dubrac TP, une entreprise de travaux publics de Seine-Saint-Denis. Le patron, Francis Dubrac, les recrute pour soulager ses équipes. Mais il y est fortement incité par ces aides désormais en péril.
“Ce n’est pas une lourde charge pour l’entreprise compte tenu des aides. Cela me tient à cœur et puis il y a des pépites qui émergent. Mais maintenant, s’il n’y a plus d’aides, on va y réfléchir à deux fois”, appuie-t-il.
Car sans ce coup de pouce, estimé pour cette société à près de 50.000 euros par an, ce patron ne voit qu’une seule solution. “On ne va plus recruter de jeunes. On va faire attention maintenant à n’en prendre que pour assurer le turn-over de l’entreprise”, assure-t-il.
Un projet brutal
Et cela pourrait aussi porter préjudice aux jeunes. Les opportunités seront plus rares, souligne François Asselin, le président de la confédération des PME qui dénonce un projet brutal.
“C’est plutôt une mauvaise surprise et ce n’est pas un bon signal. On est tout à fait conscient des problèmes importants des finances publiques, mais cibler l’alternance ce n’est peut-être pas le bon message. Voie royale pour raccrocher les wagons du monde professionnel, revenir par une telle décision sur ce succès, ça peut être problématique”, appuie-t-il.
Ce représentant du patronat des petites et moyennes entreprises rencontre ce soir le Premier ministre, et compte lui demander de ne pas publier ce décret.
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