Transports, rénovation industrielle, végétalisation… En 2024, Libé informe sur les enjeux de la transition écologique lors d’une série de rendez-vous gratuits et grand public. Objectif : trouver des solutions au plus proche des territoires. Deuxième étape du tour 2024 : Paris, les 29 (soir), 30 et 31 mars. Un événement coproduit avec la Ville de Paris, l’Académie du Climat et Banlieues Climat. En partenariat avec le Crédit coopératif, l’Ademe, la Fondation Jean-Jaurès, Greenpeace, Oxfam, Médiatransports, Pioche ! Magazine et Vert, le média. Entrée gratuite sur inscription.
Il faut faire un effort d’imagination et pas qu’un petit. Au-dessus d’un entrelacs d’autoroute et de rails – le périphérique l’effleure presque – une prairie est en train de naître. Mais pour l’heure, comme le printemps n’en est qu’à son avant-première, l’immense toit végétalisé de la toute nouvelle Adidas Arena, Porte de la Chapelle à Paris, ressemble à une toundra où s’ébattent quelques herbes folles. Quand la nature se sera approprié ces 6 000 m² perchés, œillets des chartreux, scabieuses, céraistes cotonneux et pourpiers cohabiteront avec 1 850 m² de panneaux photovoltaïques et un système de récupération des eaux de pluie.
1 850 m² de panneaux photovoltaïques et un système de récupération des eaux de pluie sont installés sur le toit de l’Adidas Arena.
A la fois ronde et carrée, l’Adidas Arena est la seule infrastructure construite dans Paris intra-muros pour les Jeux de 2024. Installée entre les boulevards des Maréchaux et la voie du futur Charles-de-Gaulle Express qui doit relier un jour la capitale à l’aéroport en vingt minutes, cette drôle de construction de béton (bas carbone) et d’aluminium (recyclable) est une vitrine architecturale autant qu’un laboratoire environnemental pour la mairie, pilotée par une majorité rose verte, et le comité d’organisation des JO qui a promis de réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux olympiades précédentes.
«C’est un bâtiment qui a devancé les règles»
L’ensemble a poussé au bout d’un quartier plus connu pour ses barres HLM et ses échangeurs autoroutiers que pour une biodiversité échevelée, même s’il a quand même fallu faire attention à des colonies de chauve-souris pour le construire. «C’est un bâtiment qui a devancé les règles, déroule Antoine du Souich, directeur stratégie et innovation au sein de Solideo, l’établissement public chargé de la construction des infrastructures olympiques. Il ne préfigure pas simplement un renouvellement urbain mais aussi le renouvellement énergétique et l’excellence environnementale qui feront la ville de 2030.»
L’Adidas Arena filtrera l’air extérieur, pollué par le passage des 200 000 véhicules empruntant chaque jour le périphérique.
L’Arena, qui perdra son nom commercial pendant les JO, c’est à la fois une salle à la capacité maximum de 8 000 sièges fabriqués en bouchons de plastique recyclé pour les compétitions sportives et les concerts, avec une isolation en coton recyclé, et deux gymnases que les écoles pourront utiliser à la rentrée, aux charpentes 100% bois. L’infrastructure a décroché une ribambelle de labels et de certifications écolos, poussant les feux quand c’était possible comme pour le filtrage de l’air extérieur, pollué par le passage des 200 000 véhicules empruntant chaque jour le périphérique. Les murs du grand hall d’accueil sont en partie fabriqués en briques de terre crue compressée, un matériau qui capte le chaud ou le froid et peut les restituer.
Cathédrale de cinq étages sous terre
«Le bâtiment n’est pas entièrement décarboné parce que c’est impossible. Pour atteindre cet objectif, il faut… ne pas construire. Mais l’Arena La Chapelle a réduit de 30% à 50% son empreinte carbone par rapport aux infrastructures comparables», décrypte Christophe Rosa, numéro 2 de la Délégation générale des JO à la mairie de Paris, en faisant visiter le clou environnemental de l’infrastructure : son usine de géothermie. Une cathédrale de cinq étages sous terre répondant au doux nom de «pile urbaine» : elle produit du froid, récupère la chaleur de cette production pour se chauffer et est reliée au réseau de la ville. Dans le quartier, elle refroidira les futurs data centers. Dans le reste de Paris, son air froid part déjà , entre autres, vers les galeries du Louvre, le plus gros client de Fraîcheur de Paris, qui pilote l’usine souterraine de la Chapelle.
Le toit de l’Adidas Arena, en cours de végétalisation.
Du sol au plafond, tout est lié puisqu’on considère que la végétalisation des toitures fait économiser plus de 20% de la demande de froid en été. Un bâtiment Haute Qualité environnementale, qui se rafraîchit presque tout seul grâce à des énergies renouvelables : triple bingo. «C’est du win win win», confirme Eve Brunelle, qui a supervisé les chantiers olympiques pour la mairie de Paris. Garder une salle fraîche à l’heure où les températures estivales flirtent de plus en plus souvent avec la canicule n’est pas le plus compliqué. En juillet, l’Adidas Arena accueille notamment les épreuves de badminton et les normes olympiques de climatisation sont draconiennes pour que les volants ne dévient pas, ce qui fausserait la compétition. Quand la fumée d’une cigarette s’élève à 0,3 mètre par seconde, l’air frais de l’Arena sera soufflé cet été à la vitesse de 0,2 mètre par seconde.
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