“La dernière fois qu’on s’est vus…” : quand Jean-Louis Trintignant se confiait avec émotion sur son ultime entrevue avec sa fille, Marie Trintignant, avant sa mort
Mercredi 17 avril 2024 à 23h, Arte diffuse Trintignant par Trintignant. Le documentaire revient sur la vie et la carrière de l’acteur décédé en 2022, mais aussi sur la mort de sa fille, Marie Trintignant. L’un des grands drames de sa vie.
Il a tourné pour les plus grands. Au cours de sa carrière longue de plus de 50 ans, Jean-Louis Trintignant a joué pour Roger Vadim, Jacques Demy, Costa-Gavras, ou encore Claude Chabrol. Il a aussi collaboré avec son ex-épouse, Nadine Trintignant et est monté sur scène à plusieurs reprises avec sa fille, l’actrice Marie Trintignant. Cette carrière et cette fille, l’acteur décédé le 17 juin 2022 à 91 ans en parle à cœur ouvert dans Trintignant par Trintignant, un documentaire diffusé sur Arte mercredi 17 avril 2024 à 23h. L’occasion de revivre sa vie, à travers des interviews et des images d’archives touchantes.
Jean-Louis Trintignant raconte le passé de résistant de son père
C’est en 1930 que Jean-Louis Trintignant voit le jour. Images à l’appui, il raconte son enfance auprès d’une mère “très excessive, très possessive”. Il complimente son amour et sa passion, avec en fond le sourire fier de celle-ci au début de la carrière à succès de son fils. Le père de l’acteur, Raoul Trintignant “était résistant”. “Il a été arrêté quelques temps avant la libération, il était en prison aux Baumettes à Marseille. Il est revenu dans son village avec les premières libérations, sur un char américain. Il était sûrement très heureux. Quand il est arrivé, il y avait une charrette avec des femmes tondues. Ma mère était l’une d’elles. La première chose qu’il a faite c’est lui sauver la vie, mais les 30 années qu’ils ont vécu après ont été épouvantables”. Jean-Louis Trintignant se souvient, dès le début du documentaire de l’un des premiers drames qui a hanté sa vie. Malheureusement, celle-ci sera ponctuée d’autres évènements traumatiques, comme la mort de sa fille Pauline à seulement dix mois, et celle de Marie en 2003, victime d’un féminicide, sous les coups de Bertrand Cantat.
Les mots touchants de Jean-Louis Trintignant au sujet de la mort de Marie Trintignant, victime de féminicide
De son histoire d’amour avec Nadine Trintignant naît Marie Trintignant en 1962. La petite fille marche rapidement dans les pas de ses parents artistes. Père et fille partagent des moments privilégiés sur scène, comme lorsqu’ils se donnent la réplique en 1999 dans l’adaptation de Poèmes à Lou de Guillaume Apollinaire. Mais aussi à l’écran. Jean-Louis Trintignant joue avec Marie, alors toute petite, dans Mon amour, mon amour en 1967. Des moments que l’acteur va chérir jusqu’à la fin de sa vie, plus de 20 ans après le féminicide brutal de sa fille. “Souvent j’ai passé du temps avec Marie, quand on se quittait je sentais qu’elle pensait que c’était peut-être la dernière fois qu’elle me voyait”, raconte-t-il. “En fait, la dernière fois qu’on s’est vus, on ne savait pas que c’était elle qui ne serait pas là la prochaine fois. Vous savez, à partir d’un certain âge on est tous entourés de morts. Cela dit, qu’on perde sa fille, c’est inadmissible, inacceptable. Je ne sais pas comment faire”, confiait-il. Remonté sur scène en 2004, le comédien a vu dans ce retour une forme d’exutoire. “J’étais enfermé dans une douleur négative. Je pouvais rester trois ou quatre heures les yeux dans le vague à ne rien faire. […] Il m’est arrivé la pire des choses qui puisse m’arriver. Donc maintenant, tout ce qui m’arrive, ce n’est pas grave”, a-t-il déclaré, en pensant au départ insurmontable de “la personne qu’il aime le plus au monde”.
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