Libération
Vingt-deux ans que les Français ont vu le visage de Jean-Marie Le Pen s’afficher à 20 heures. Le 21 avril 2002, c’est la première fois qu’un candidat d’extrême droite se qualifie au second tour de l’élection présidentielle. Spontanément, contre celui qui représente le racisme, l’antisémitisme et la torture en Algérie, des milliers de personnes descendent dans la rue pour manifester. «NON» titre Libération pour un numéro historique, record de ventes du journal encore aujourd’hui, qui illustrera à jamais son combat contre l’extrême droite. Les rassemblements durent deux semaines et le 1er mai, 1,5 million de personnes expriment leur refus du Front national dans la rue. Dément.
En 2022, soit vingt ans plus tard, ils sont à peine plus de 23 000 à marcher dans une trentaine de villes de l’Hexagone pour protester contre la présence de Marine Le Pen au second tour. En 2024, combien sont-ils encore ? Pour beaucoup, l’heure n’est plus au choc ni à la colère. A la veille d’élections européennes où Jordan Bardella, président du Rassemblement national, est loin en tête des sondages, il n’est plus temps de parler de «dédiabolisation». Ni même de «normalisation». L’heure est à la grande «banalisation» du RN et de ses idées. Et si nous avons maintes fois fait cette analyse, il faut lire les exemples concrets de ce glissement pour en saisir l’ampleur et à quel point tout s’est accéléré depuis que 89 députés lepénistes ont investi le Palais-Bourbon. La grande banalisation, c’est Jordan Bardella invité à HEC sans que personne ne moufte. C’est une délégation frontiste accueillie au défilé contre l’antisémitisme. C’est l’exposition permanente à la parole lepéniste, l’omniprésence de l’immigration et de la violence dans les débats, et la présence des élus du RN sur le terrain qui finissent par avoir un impact concret dans les sondages et dans les urnes. C’est la France qui imagine le RN au pouvoir en 2027 «par la force des choses». Et Marine Le Pen qui attend l’heure de la récolte.
Heureusement, il y a ceux qui continuent de mener un combat volontariste, convaincus comme Brecht que «celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu». Il est là notre espoir.
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