Avatar, le dernier maître de l'air : notre coup de gueule sur l'adaptation en série de Netflix

avatar, le dernier maître de l'air : notre coup de gueule sur l'adaptation en série de netflix

Avatar, le dernier maître de l’air : notre coup de gueule sur l’adaptation en série de Netflix

Alors que la fiction Avatar, le dernier maître de l’air, adaptée de la série animée éponyme, est toujours au sommet du top des programmes les plus regardés de Netflix, les fans de la première heure pourraient bien subir de sacrées déceptions.

La marche était haute. Peut-être trop. Surtout lorsque l’on sait que d’autres s’y sont déjà cassé les dents. En ce mois de février, Netflix dévoilait son adaptation en live-action de la série animée et éponyme, Avatar, le dernier maître de l’air. Une série en huit épisodes qui n’a pas lâché le haut du top Netflix depuis son arrivée sur la plateforme. Mais ce n’est pas la première fois que la série animée de Nickelodeon, signée Bryan Konietzko et Michael Dante DiMartino, fait l’objet d’une adaptation. L’un des maîtres du septième art, M. Night Shyamalan, en proposait déjà sa version en 2010. En résultait alors une œuvre dont la médiocrité avait provoqué la colère des fans, ainsi qu’un échec commercial et critique. Car la communauté passionnée par le voyage d’Aang, jeune réincarnation de l’avatar censé rétablir la paix entre les nations, est large et internationale. Cette histoire aux inspirations asiatiques et indigènes était plus qu’un divertissement pour enfants : c’était la fable du courage, du bien contre le mal, de l’égalité des peuples et des sexes, le tout dessiné et raconté avec humour et nuances. Alors après ce premier échec, l’appréhension était totale à l’annonce de la série Netflix. Et si elle trébuche moins violemment que l’adaptation cinématographique, certaines libertés prises vis-à-vis du matériau original ont de quoi faire grincer les fans des dents.

Avatar, le dernier maître de l’air sur Netflix : une intro qui en dit trop !

Commençons par le début : l’introduction de la série a été complètement revue et corrigée. Dans ce qui semblerait être une envie de simplifier ou rendre plus accessible le récit, la série abat toutes ses cartes narratives dès les premières minutes : nous voilà propulsés à l’époque où les maîtres de l’air vivaient encore, avant l’attaque destructrice de la nation du feu. On y rencontre non seulement un premier Seigneur du feu mais également les proches d’Aang, que l’on voit se faire attaquer, après nous avoir bien expliqué qui était Aang. La séquence s’achève sur Aang qui se protège des eaux et crée l’iceberg dans lequel lui et Appa seront enfermés pendant 100 ans. Mais dans la série animée, l’histoire commence justement quand Katara et Sokka découvrent l’iceberg et Aang. On ne sait pas qui il est, comment il a atterri là, ni ce qu’il s’est passé il y a 100 ans pour que tous les maîtres de l’air aient été décimés. Et ces questions fondamentales constituent l’une des intrigues principales de l’animé, alors pourquoi commencer le récit en fournissant des réponses sans même avoir eu le temps de poser les questions ? Ce changement a pour conséquence de drastiquement baisser l’intérêt de l’intrigue et la tension liée à ce que l’on ne comprend pas. Une modification inutile même en termes de compréhension de l’univers car les fans de l’animé ont adhéré sans avoir de contexte, et certainement justement car il suscitait de nombreuses questions.

Avatar, le dernier maître de l’air : tout ce que Katara et Sokka ne méritaient pas

Au-delà d’Aang, qui est assez fidèle à l’animé dans son immaturité et son aspect enfantin, les deux autres héros de l’histoire, Katara et Sokka se voient ici démunis de leurs plus grandes qualités. Sokka d’abord. Si, physiquement, l’acteur Ian Ousley peut se targuer d’une vraie ressemblance avec son personnage, on ne lui laisse malheureusement pas l’espace de trouver la dimension comique de celui-ci. Sokka représente la caution humoristique de cet univers, notamment à travers sa maladresse légendaire. On retrouve vaguement cette dimension ici mais elle est largement obstruée par son sens des responsabilités, qui en font un personnage plus mûr et moins fun que dans l’animé. Une immaturité qui était aussi l’antagonisme parfait aux réflexions avisées de sa sœur Katara. Leur relation ne tranche pas assez dans la série Netflix, en partie parce qu’on n’y retrouve pas le charisme et la personnalité gentiment autoritaire de Katara, qui faisait d’elle la femme de tête du trio, la leadeuse. Les rôles se voient ici plus équilibrés et donc lissés… Et la qualité plus que médiocre du jeu des jeunes comédiens n’aide malheureusement pas.

Netflix, rendez-nous la vraie Azula !

En parlant d’antagonisme, l’un des personnages les plus forts de la série animée n’était autre qu’Azula, la violente et furieuse sœur de Zuko. Là où le personnage original n’est que perversion et puissance, cette nouvelle Azula manque cruellement de confiance en elle et inspire plus la pitié que la peur. Un véritable faux-pas pour ce personnage sadique qui apportait relief et tension dans l’animé… Au-delà de la réécriture du personnage et de son actrice (Elizabeth Yu), il y a également une question de timing qui ne sert ni Azula, ni le Seigneur du feu Ozai (Daniel Dae Kim). En effet, ces personnages apparaissent dès les premiers épisodes dans la série live-action, alors qu’ils ne figuraient même pas dans la première saison de l’animé. Leurs noms résonnaient autour de Zuko comme des fantômes du passé, des monstres à ne surtout pas invoquer. Une terreur régnait autour de leur légende, en grande partie parce qu’on ne les avait jamais vus. Mais ici, les voir ainsi incarnés les rapproche inévitablement de l’humain et les éloigne du mythe effrayant. Dommage.

Où sont passés les seconds degrés de lecture ?

Pour ceux d’entre nous qui auraient découvert la série animée en étant jeunes mais qui auraient décidé de la revoir à un âge plus avancé, plusieurs degrés de lecture se dessinaient alors à l’écran à travers différentes métaphores. Mais l’allégorie la plus forte restait encore tous les liens, tacites ou non, entre la Nation du Feu et l’armée allemande de la Seconde Guerre mondiale. Puissance de feu, discipline effrayante, purification ethnique ici représentée par l’élimination de tous les maîtres des autres éléments, et même plus clairement les attaques par dirigeables, camps de travail forcés… Encore une fois, cet élément à relief semble lissé dans la série Netflix, comme si le lisse plaisait mieux au grand public. Alors peut-être que ce dernier, n’ayant pas vu l’animé, ne sera pas choqué par ces manquements mais le résultat est bien déceptif pour quiconque avait des attentes liées à l’animé.

À lire aussi Avatar, le dernier maître de l’air : à quoi ressemblent les personnages de la fiction Netflix par rapport à la série animée ? (PHOTOS)

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