Jaeger-LeCoultre Duomètre Heliotourbillon Perpetual : entretien avec Lionel Favre

C’est l’une des pièces d’exception – une des wonders – de cette édition 2024 du Salon Watches & Wonders. Nouvelle génération dans la famille des tourbillon multi-axes, cette édition limitée exceptionnelle incarne le renouveau de la collection Duometre chez Jaeger-LeCoultre. Rencontre avec Lionel Favre, Directeur du Design Produit au sein de la Grande Maison.

C’est l’une des pièces d’exception – une des wonders – de cette édition 2024 du Salon Watches & Wonders. Nouvelle génération dans la famille des tourbillon multi-axes, cette édition limitée exceptionnelle incarne le renouveau de la collection Duometre chez Jaeger-LeCoultre. Rencontre avec Lionel Favre, Directeur du Design Produit au sein de la Grande Maison.

« On évite de dévoiler toutes nos nouveautés de l’année sur Watches & Wonders » explique Lionel Favre, en charge du design des montres Jaeger-LeCoultre. Sur le salon, la marque mise sur la collection Duometre lancée en 2007, avec trois nouveaux garde-temps de haut vol qui traduisent le renouveau stylistique de cette ligne dont le mot clé est « Précision », le thème qui donne justement le ton de cette édition pour la maison.

Au commencement était la précision

« Au XVIIIe siècle Antoine-LeCoultre a compris que pour arriver à des standards de précision élevés il lui fallait des alliages purs, des qualités de métal excellentes. Il avait étudié la métallurgie et l’horlogerie et il est revenu à la forge familiale en expliquant qu’il fallait revoir les process de fabrication pour usiner des métaux de qualité. Il était obsédé par la précision de production qui précède la précision de chronométrie. Il a ensuite inventé la machine puis le millionomètre, le premier outil capable de mesurer le micron. Ça pose les bases de la précision chez Jaeger-LeCoultre. La précision est l’âme d’une montre. On parle de précision dans le design, l’ingénierie, l’assemblage » rappelle Lionel Favre. « Le développement du Duometre est lié à la précision chronométrique. En 2007, l’idée était d’assurer la régularité parfaite de l’organe réglant. A chaque fois que l’on ajoute une complication, on prend de l’énergie qui est normalement dévolue à la mesure du temps, ce qui ralentit l’organe réglant, le cÅ“ur battant. Quand la complication s’arrête si c’est un saut de date, un déplacement de lune, il va y avoir une inertie avant qu’elle reprenne son rythme régulier. L’idée est d’avoir un train de rouages dédié à la mesure du temps et une source d’énergie, un train de rouages dédié à la complication. C’est comme si on faisait deux mouvements en un ». De fait, le Duometre repose sur ce principe de dissociation de la source d’énergie et de l’organe réglant dévolu à la mesure du temps et aux complications. Collection signature de la maison, au même titre que la Reverso, la Polaris, ou l’Atmos, la ligne Duometre s’enrichit d’une autre spécialité de la maison, avec un tourbillon multiaxes nouvelle génération, l’Heliotourbillon.

De quoi parle-t-on ?

Avec trois cages, le tourbillon du nouveau calibre 388 à remontage manuel tourne sur trois axes différents. Avec ses 167 composants en titane, ce tourbillon pèse moins de 0,7 grammes. Une prouesse comme on l’imagine, pour une pièce d’exception qui ne sera produite qu’en édition très limitée de 20 exemplaires.

Et c’est loin d’être la seule complication de cette montre, qui offre également un quantième perpétuel avec grande date et l’affichage des phases de lune. Petit raffinement supplémentaire et exclusif à la marque, l’unité du millésime bissextile s’affiche en rouge.

Design : une collection revisitée

Fleuron de ce trio, l’Heliotourbillon Perpetual est présenté avec deux autres garde-temps de haute horlogerie, le Duometre Chronographe et le Duometre Quantième Lunaire. Ces trois montres présentent de profondes transformations au regard de la collection introduite en 2007. « Comme le mouvement était inspirée d’une montre de poche à deux barillets de 1881, nous sommes allés jusqu’au bout en nous inspirant d’une montre de poche pour le design avec une vision contemporaine. Elle est plus ronde que celle de 2007, la boîte a été entièrement redessinée. Elle a été inspirée d’une montre savonnette, une montre de poche avec un couvercle. Il y a une sorte de continuité entre le couvercle et le dessus. Le cadran est plus haut que la plupart des montres. On a une continuité entre la lunette, le cadran et la glace. C’est un tout » décode Lionel Favre. « C’est un design particulier, un affichage des fonctions différent. C’est une pièce qui a une forte identité et de l’élégance. Le nouveau design de cette pièce est une recherche de mise en valeur de nos compétences ».

Malgré la richesse des affichages du cadran bombé qui s’ajoutent à la mise en scène spectaculaire du tourbillon, le cadran reste extrêmement lisible. « La bienfacture dans la simplicité. Même dans la simplicité stylistique on peut être dans la très haute horlogerie mécanique et la très haute horlogerie des finitions » conclut Lionel Favre. « La culture horlogère est plus forte qu’il y a une dizaine d’années et de ce fait il y a une demande plus forte de l’ultra qualité ».