Ouzbékistan : qu'est-ce que le "plov", un plat traditionnel à base de riz qui améliorerait la fertilité (le jeudi) ?

Les habitants sont convaincus que le plov offrirait une “puissance sexuelle” à ceux qui le dégustent.

Dans ce pays d’Asie centrale, les habitants dégustent chaque jeudi le “plov”, un mets traditionnel à base de viande, de légumes, de riz et d’épices. Ils attribuent à ce plat national la capacité à améliorer la fertilité, raison pour laquelle il est aussi servi lors des mariages ou pour fêter l’arrivée d’un enfant.

En matière de gastronomie, chaque pays a ses spécificités. À l’automne dernier, la société américaine Remitly mettait à disposition des internautes son classement (très exhaustif) des spécialités culinaires les plus “déroutantes” du monde.

Des carnitas au plov, des spécialités culinaires déroutantes

On y apprenait, par exemple, que les carnitas sont un plat originaire de l’État de Michoacán (Mexique), qui consiste à faire braiser ou mijoter du porc dans de l’huile ou du lard, pour attendrir la viande. Quant à l’horchata – l’appellation entière est “agua fresca de horchata”, qui nous vient du même État latino-américain –, c’est une boisson aux vertus aussi réconfortantes que douces qui contient de l’eau, du souchet (une plante) et du sucre.

Plus récemment, le 22 février, la BBC s’est fait l’écho des vertus attribuées, dans les pays de la Route de la soie (et plus particulièrement en Ouzbékistan), à un mets traditionnel composé de riz, de viande, d’épices et de légumes. Les habitants sont convaincus que le plov offrirait une “puissance sexuelle” à ceux qui le dégustent. La coutume veut que celui-ci soit consommé chaque jeudi, un jour populaire pour concevoir les enfants dans ce pays d’Asie centrale.

Ce plat national est aussi dégusté le jour des mariages ou pour fêter une naissance. Il est également prisé à l’occasion de funérailles ou pour honorer les musulmans qui reviennent du hadj, le célèbre pèlerinage organisé dans la ville de La Mecque, en Arabie saoudite.

Un mets créé à la demande d’Alexandre le Grand ?

L’intérêt porté au plov est tel, que cette tradition culinaire a récemment été inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. “C’est plus qu’un simple plat, estime Nilufar Nuriddinova, une guide touristique ouzbèke passionnée par l’histoire de l’alimentation, sur les ondes du radiodiffuseur britannique. Il permet de créer des liens sociaux, encourage l’amitié. Il rassemble notre nation.”

Selon la légende, le plov aurait été inventé pour Alexandre le Grand qui, selon la légende, était à la tête d’un vaste empire. Cet homme, que le mythe désigne comme conquérant et courageux, aurait ordonné que soit concocté un repas nourrissant pour aider son armée à venir à bout de ses ennemis lors de ses différentes campagnes en Asie centrale. “Nous n’avons aucun document historique qui le prouve, mais ce que nous savons, c’est qu’aux IXeet Xesiècles, [ce mets] a gagné en popularité par ici”, observe Nilufar Nuriddinova.

“Depuis plus de mille ans, le riz est un aliment de base dans cette région et sa culture nécessite un travail physique intense, tout comme la récolte et l’élevage du bétail”, rappelle ensuite la spécialiste. Dans une société “en grande partie agricole”, le plov se serait donc très vite imposé comme le plat idéal, grâce à ses apports riches en calories et en nutriments.