Isère : la station de ski de l’Alpe du Grand Serre sauvée par le gouvernement ?

«Un ascenseur valléen permettrait aussi bien aux skieurs qu’à tous les amoureux des Alpes de monter à 1 700 m en toute saison pour profiter des loisirs de la montagne», a détaillé la ministre Dominique Faure. LP/Thomas Pueyo

Acculée par un déficit chronique depuis plusieurs années, la station de ski de l’Alpe du Grand Serre (Isère) pourrait enfin voir son avenir s’éclaircir grâce au soutien du gouvernement. La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure, a annoncé la semaine dernière « vouloir en faire un projet expérimental de transition des stations de moyenne montagne », alors qu’elle était de passage au salon Mountain Planet de Grenoble (Isère).

« Le projet tient dans un ascenseur valléen qui permettra aussi bien aux skieurs qu’à tous les amoureux des Alpes de monter à 1 700 m en toute saison pour profiter des loisirs de la montagne », détaille la ministre, qui mobilise ses services pour aider à trouver les 24 millions d’euros de financement du projet de transition, notamment en sollicitant des fonds européens, les collectivités et des partenaires privés.

« La station reste un point d’attractivité irremplaçable, même sans neige »

En réalité, le terme d’ascenseur valléen n’est pas approprié car cette remontée ne reliera pas la vallée au village de La Morte, où se trouve le front de neige de la station. « Cette remontée partira du bas du domaine et permettra d’accéder directement aux pistes hautes en altitude (culminant à 2 200 m), là où l’enneigement est plus constant, détaille César Ghaouti, porte-parole du collectif citoyen La Morte Vivante. Elle remplacera 6 remontées existantes dont le coût de fonctionnement plombait les finances (déficit annuel de 250 000 euros en moyenne, épongé par la communauté de communes). La transition, ce n’est pas fermer les remontées. La station reste un point d’attractivité irremplaçable, même sans neige. Avec les canicules estivales, elle deviendra un refuge bioclimatique pour les Grenoblois. »

Sur les 24 millions du projet, la moitié irait à la nouvelle télécabine, l’autre à l’aménagement d’aires de bivouac, d’un belvédère, d’une retenue collinaire multi-usage pour la neige artificielle, la baignade et les troupeaux. La ministre fera le point dans un mois sur l’état du financement du projet que certains habitants jugent trop coûteux.