Le jeune Eitan Yahalomi, 12 ans, Franco-Israélien, a été libéré le 27 novembre. Il a confié à ses proches avoir été forcé à regarder des vidéos des exactions du Hamas. AFP/Israeli Army
Depuis le 7 octobre, leur famille a été brisée en morceaux. Si Bat-Sheva Yahalomi a retrouvé son fils aîné le 27 novembre, elle attend désespérément le retour de son mari Ohad, Franco-Israélien de 49 ans toujours présumé détenu par le Hamas à Gaza. Elle s’est confiée pour la première fois à l’AFP ce jeudi 28 mars.
Les cinq membres de la famille Yahalomi habitaient jusqu’aux attaques au sein du kibboutz Nir Oz, dans le sud d’Israël. Bat-Sheva et Ohad sont les parents de trois enfants, Eitan, leur aîné désormais âgé de 13 ans, et deux filles de 10 et 2 ans. Le 7 octobre, les terroristes ont débarqué dans leur kibboutz et s’en sont pris à des dizaines d’habitants. L’ensemble de la famille a été enlevé, mais la mère et ses filles ont réussi à s’échapper, à la faveur d’une chute de la moto de leur ravisseur.
Placé en cellule à son arrivée à Gaza
Eitan et Ohad, eux, n’ont pas eu la même chance et ont été emmenés à Gaza, comme plus de 250 personnes capturées ce jour-là. Le jeune garçon a été libéré le 27 novembre, après 52 jours de captivité, dans le cadre d’un accord de trêve qui prévoyait la libération des otages israéliens en échange de la remise en liberté de prisonniers palestiniens détenus en Israël. Aux côtés d’Eitan Yahalomi, deux autres jeunes Franco-Israéliens ont également recouvré la liberté le même jour, Sahar Kalderon, 16 ans, et son petit frère Erez, 12 ans.
Depuis son retour en Israël, l’adolescent s’est confié à ses proches, en particulier à sa mère, sur ses conditions de détention, qui dépeignent un environnement effrayant. « Il a reçu des coups quand il est arrivé (à Gaza), puis ils l’ont mis seul dans une cellule avec des barreaux et il est resté seul 16 jours sous la garde d’hommes armés du Hamas », raconte sa mère.
«Ã‚ Il dormait par terre et était affamé tout le temps, il recevait une pita et un concombre par jour. Il s’est douché deux fois en 52 jours et n’a pas dormi une seule fois sur un lit ou un matelas », a détaillé Bat-Sheva.
Détenu avec plusieurs autres enfants otages
Au-delà des conditions de vie, les geôliers du jeune adolescent lui ont infligé des violences psychologiques : « Ils l’ont forcé à regarder des images qu’ils disaient avoir filmées le 7 octobre, et quand il pleurait, ils le menaçaient avec une arme », dit-elle, sans vouloir entrer dans le détail des images « atroces » auxquelles son fils dit avoir été exposé. Plusieurs otages ont également rapporté avoir visionné les mêmes films.
Placé sous surveillance constante d’hommes, isolé, Eitan ignorait tout du sort de sa famille. Ses ravisseurs lui ont raconté des histoires contradictoires, plongeant l’enfant dans une « terrible incertitude ». Au bout de 16 jours, il a été emmené à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et enfermé dans une petite pièce avec dix autres otages dont cinq enfants.
Il était notamment détenu avec Shani Goren, une éducatrice du kibboutz Nir Oz. Âgée de 29 ans, elle s’est occupée de plusieurs enfants jusqu’à sa libération le 30 novembre. Sa sœur Shira avait révélé après sa libération que la famille Yahalomi l’avait appelée pour lui dire que Shani était toujours vivante et qu’elle s’était occupée d’Eitan. Elle a elle-même confirmé la présence du jeune garçon par la suite.
Une bar-mitsvah sans son père
Depuis son retour, il parle tout le temps de sa captivité, dort avec sa mère et n’a pas réussi à reprendre une vie normale. « Il fait tout le temps des cauchemars, il est fort mais il ne va pas bien… Eitan est encore dans le 7 octobre », a confié Bat-Sheva Yahalomi. L’enfant a célébré la semaine dernière sa bar-mitsvah, en famille mais « sans festivités » et surtout sans son père, toujours otage.
Son sort reste inconnu : « Les enfants me posent des questions sur leur père, mais je n’ai aucune réponse », a déploré la mère de famille. Selon les autorités israéliennes, il reste 130 otages du 7 octobre à Gaza, dont au moins 34 seraient morts. En représailles, Israël a lancé une vaste offensive militaire sur la bande de Gaza. Selon le ministère de la Santé du Hamas, les opérations ont causé la mort de 32 552 personnes, en majorité des civils. Les destructions sont énormes et le nord du territoire menacé par la famine.
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