Deux CAP et un bac pro mènent au métier de cordonnier.
Troquer ses chaussures usées contre une paire de souliers neufs sans passer par la case réparation n’est pas une pratique durable. Les cordonneries, qui étaient en perte de vitesse, pourraient ainsi retrouver des adeptes à la faveur du développement durable. Quelque 2 500 salariés étaient recensés en 2022, avec une moyenne d’âge assez élevée. Les jeunes diplômés sont donc les bienvenus dans ce métier.
Émergence de chaussures à bas prix, habitudes de surconsommation, les Français ont pris le pli ces dernières années de troquer leurs souliers usés pour une paire neuve plutôt que de les faire réparer. En conséquence, le nombre de cordonniers a drastiquement diminué. La chambre des métiers et de l’artisanat de Mayenne estime par exemple que le département aurait perdu entre un tiers et un quart de ses professionnels depuis le début des années 1990.
Mais la prise de conscience de pratiques de consommation plus durables à adopter et l’arrivée sur le marché de produits très haut de gamme qu’il convient d’entretenir pourraient inverser la tendance. Et l’instauration du bonus réparation en novembre 2023 devrait également concourir à réconcilier les Français avec leur cordonnier.
1. Quelle formation suivre ?
On peut s’orienter vers ce métier dès la fin du collège avec un CAP ou un bac pro. Un BTS permet de poursuivre la formation et d’obtenir un bac +2.
Plusieurs CAP peuvent mener au métier. Les plus usuels sont les CAP Cordonnerie multiservice ou Cordonnier bottier. Ils ne sont respectivement enseignés que dans huit et six établissements à travers la France. « C’est intéressant d’apprendre la botterie pour faire de la cordonnerie, commente Anne Marchand, cordonnière bottière à Rennes. Quand on sait comment une chaussure se fabrique, on a moins peur de démonter pour réparer. »
Les CAP Maroquinerie ou Sellerie générale permettront aussi aux candidats d’apprendre les rudiments du métier. Ils sont un peu plus répandus. Le premier est notamment dispensé à Coutances (Manche), Angers et Segré-en-Anjou-Bleu dans le Maine-et-Loire, et Fougères (Ille-et-Vilaine). Le second à Ploufragan (Finistère) et Auray (Morbihan).
Un seul bac pro est dédié à cette profession : la mention Métiers du cuir et son option chaussures. Il est enseigné à Paris et dans la Drôme.
Un seul diplôme post-bac permet par ailleurs d’approfondir les compétences : le BTS Métiers de la mode chaussure et maroquinerie. Ce cursus est proposé par neuf établissements en France, dont le lycée Fernand-Renaudeau de Cholet (Maine-et-Loire) et Jean-Guéhenno à Fougères.
Par ailleurs, « la formation continue est moins accessible, ajoute Anne Marchand. Il faut souvent se déplacer en France pour trouver une formation. »
Les études sont gratuites en lycée public, coûtent 300 à 1 300 € par an en lycée privé, elles sont rémunérées en apprentissage.
Lire aussi : Formation. Quatre questions sur le métier de maroquinier
2. Quel est le marché de l’emploi ?
Le métier s’exerce le plus souvent en tant que salarié dans des petites structures, ou en tant qu’artisan. « Pour les cordonniers, le statut salarié est surtout accessible dans des entreprises multiservices, décrit Anne Marchand. Ces professionnels font alors de la cordonnerie parmi d’autres tâches : clés, plaques d’immatriculation, gravure, piles. »
«Â Si on veut faire seulement de la cordonnerie, on travaille souvent à son compte, poursuit-elle. Actuellement, il y a beaucoup de départs à la retraite, donc des besoins. Mais malheureusement, les banques prêtent de moins en moins aux jeunes entrepreneurs. Pour l’investissement de départ, on peut acheter des machines d’occasion : elles sont increvables. »
L’observatoire de compétences des industries dénombrait 968 entreprises de cordonnerie pour 1 213 établissements en 2023 et 2 510 salariés en 2022. Cent six alternants étaient par ailleurs en contrat d’apprentissage à fin 2023. Ayant un rôle à jouer dans le développement durable, cette profession est de plus en plus perçue comme un métier d’avenir et la moyenne d’âge des salariés étant élevée, les jeunes diplômés sont recherchés.
Lire aussi : Formation. Quatre questions sur le métier de tapissier
3. Quels sont les salaires net ?
Les salaires démarrent généralement au Smic. La rémunération des artisans est fonction de leur activité de travail. Pour compléter cette dernière et augmenter ainsi leur revenu, les cordonniers traditionnels développent depuis quelques années le multiservices : duplication de clés, services de relais colis, fabrication de tampons, travaux d’imprimerie…
4. Quelles sont les qualités requises ?
Ce métier manuel réclame de l’habileté, un certain sens esthétique et de l’esprit pratique. Pour tenir sa boutique, il faut également avoir la fibre commerçante et être bon gestionnaire.
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