Depuis le 1er janvier, la ville de Denain n’est plus assurée, après le refus de la Maif de renouveler leur contrat pour la nouvelle année. Sans solution, la maire a sollicité le Premier ministre mardi dernier.
Des centaines de milliers d’euros de dégâts et plus d’assurance pour aider aux réparations. La ville de Denain, située dans le Nord, à quelques kilomètres de Valenciennes, vit encore avec les stigmates des émeutes qui ont éclaté dans la commune au début de l’été dernier.
Elle a été lourdement touchée, avec des dégradations constatées sur l’Hôtel de ville, la médiathèque, ou encore le théâtre. Résultat: 600.000 euros de réparation estimés. Si la Maif avait alors commencé à couvrir une partie des frais engagés, l’assurance a depuis refusé de renouveler les contrats.
La médiathèque de Denain (Nord) fortement dégradée après un mouvement d’émeutes en juin 2023 à la suite de la mort de Nahel.
“Nous étions assurés jusqu’à fin décembre 2023”, explique Jean-Pierre Crasnault, maire-adjoint chargé de l’urbanisme. “Nous sommes donc, depuis le 1er janvier 2024, sans assurance.”
“Si jamais nous avions un gros problème sur un bâtiment communal… On aviserait”, lance avec hésitation le maire-adjoint.
Un appel à l’État
Un coup dur pour la ville qui ne peut assumer les travaux seule. D’autant plus que les éléments de voiries dégradés, quant à eux, ne sont pas assurés dans le cadre des contrats passés autour des bâtiments publics et restent donc à la charge des communes.
Plusieurs appels d’offres ont été émis sur le marché pour tenter de trouver un nouvel assureur, un courtier a également été sollicité, en vain.
Les compagnies d’assurance ne veulent plus prendre de risques, estimant les coûts d’indemnisation trop importants. “Si la ville a été victime par le passé de phénomènes d’émeutes ou ce genre de choses, les assureurs ont besoin d’éléments statistiques sur la sinistralité pour prendre une décision: des vols, des dommages aux éléments de la collectivité…”, détaille Olivier Moustacakis, cofondateur du comparateur d’assurances Assurland.
La municipalité a donc sollicité le Premier ministre ce mardi 23 avril afin que l’État assure lui-même les bâtiments dégradés où il délègue ses missions de service public. La maire, Anne-Lise Dufour-Tonini, a été reçue à Matignon mardi midi pour en discuter avec Gabriel Attal, aux côtés de quatre autres représentants des communes de Maubeuge, Nanterre, Montargis et Angoulême.
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