“On ne demande pas d’efforts aux Français, on va prendre sur nos épaules ces économies”, assurait encore ce matin Thomas Cazenave au micro de France Inter au sujet des 10 milliards d’euros d’économies annoncés par Bruno Le Maire dimanche soir.
Certes, l’Etat va effectivement réaliser une grande partie de ces économies en réduisant ou décalant les dépenses de ses ministères et de leurs opérateurs tandis que le dispositif MaPrimeRénov’ verra son enveloppe sensiblement réduite et que les salariés seront mis à contribution dans le financement du compte personnel de formation.
Mais selon une information des Echos que peut confirmer BFM Business, le chèque carburant va également passer à la trappe dans le cadre de la stratégie de réduction du déficit public que le gouvernement souhaite ramener à 4,4% fin 2024. La suppression de ce dispositif, activé en cas de prix à la pompe supérieurs à 2 euros le litre comme l’avait précisé Bruno Le Maire mi-décembre, permettrait à l’exécutif d’économiser quelque 600 millions d’euros supplémentaires. Cette indemnité, qui ne concernait que les 50% de ménages les plus modestes l’an dernier devait être élargie à 1,6 million de bénéficiaires supplémentaires en 2024.
Des pistolets à carburants dans une station Totalénergies à Faches-Thumesnil, près de Lille, le 10 août 2023.
Les litres de gazole et d’essence sans-plomb autour de 1,83 euro
Depuis janvier 2022, il est arrivé que le prix des carburants s’installe au-dessus de la barre des 2 euros, comme cela a été le cas en mars et juin 2022 pour le gazole, et en juin 2022 pour l’essence SP95 et l’essence SP95-10. Mais cela ne s’est pas reproduit en 2023, les prix dépassant toutefois les 1,90 euro le litre en septembre. Vendredi dernier, le prix du litre de gazole et du SP95-10 dépassait 1,83 euro.
Il y a deux mois, le patron de Bercy avait estimé au micro de BFMTV qu’un prix du litre de carburant à 1,95 euro lui paraissait être “un seuil raisonnable” pour activer le dispositif. “Si en février, en mars ou même plus tard, vous avez des prix du carburant qui atteignent ce niveau-là (…), immédiatement, nous mettrons en place ce dispositif de protection”, a poursuivi le numéro deux du gouvernement. “Et ceux qui travaillent pourront aller continuer à travailler sans avoir la boule au ventre parce qu’ils vont faire des pleins qui sont trop chers.”
Alors que le gouvernement prévoit des milliards d’économies pour réduire la dette colossale de la France et redresser ses finances publiques, Bruno Le Maire a rappelé à de multiples reprises ces derniers mois que la politique des chèques et du “quoiqu’il en coûte” était finie. Il a toutefois soutenu le maintien du chèque énergie, distribué une fois par an depuis 2018 pour aider les ménages les plus modestes à se chauffer et s’éclairer.
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