Fraude aux pensions de retraite: la CNAV dévoile pour la première fois ses chiffres

La Caisse nationale de l’assurance vieillesse dévoile pour la première fois les chiffres de la fraude aux pensions de retraite. Et ces données sont surprenantes.

C’est une première. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) vient de rendre publics ses propres chiffres des fraudes aux pensions de retraite et ils sont surprenants.

Jusqu’ici, la CNAV avait toujours rechigné à mettre des moyens pour chiffrer cette fraude. Mais face à la pression de plus en plus forte pour plus de transparence, elle a mis le paquet avec le recrutement de 12 salariés qui ont épluché 3.000 dossiers tirés au sort.

Sur ces 3.000 dossiers, 200 ont été identifiés comme suspects, et ont entraîné le déclenchement d’une enquête. Au final, seulement 16 cas de fraude ont été dénichés. Cela représente 70 millions de manque à gagner, c’est presque 3 fois moins que le chiffre de 200 millions qu’on entendait jusque-là. Ce n’est bien-sûr pas négligeable mais c’est une goutte d’eau comparée aux 340 milliards de pensions de retraite versés chaque année aux Français.

Des retraités -Illustration

Bientôt 80% de fraudes en moins chez les retraités vivants à l’étranger?

La Cnav met les bouchées doubles pour lutter contre la fraude des retraités qui résident à l’étranger. Ils sont un peu plus d’un million et se trouvent surtout en Algérie, au Portugal et en Espagne. Ils touchent une pension moyenne de 300 euros par mois mais les contrôles sont plus compliqués parce que la France n’est pas forcément prévenue lorsqu’un retraité est décédé, ce qui peut permettre à ses proches de continuer à percevoir la pension.

Ce sera bientôt en grande partie résolu, de plus en plus de pays acceptent d’envoyer automatiquement l’annonce de décès. Et puis pour ceux avec lesquels les relations diplomatiques sont plus compliquées, notamment l’Algérie, un système innovant va être mis en place d’ici quelques semaines. Les retraités pourront prouver qu’ils sont encore en vie en se filmant via un smartphone. D’ici 3 ans, la CNAV estime que 80% des retraités vivants à l’étranger seront contrôlés via ces deux dispositifs.