« Franklin » avec Michael Douglas montre comment la France a aidé les États-Unis dans leur guerre d’indépendance

«Ã‚ Franklin » avec Michael Douglas montre comment la France a aidé les États-Unis dans leur guerre d’indépendance

SÉRIES TÉLÉ – Des événements qui datent d’il y a près de 250 ans. Voici le tableau de la nouvelle mini-série Franklin disponible sur Apple TV+ depuis ce vendredi 12 avril. Michael Douglas incarne Benjamin Franklin, un des Pères fondateurs des États-Unis, lors de son voyage en France pour convaincre Louis XVI de s’engager dans l’indépendance américaine contre le voisin anglais.

Inspirée de l’essai A Great Improvisation : Franklin, France, and the Birth of America rédigé par l’Américaine Stacy Schiff en 2005, la série suit les aventures du révolutionnaire Benjamin Franklin en 1776 au sein du royaume de France. En pleine guerre d’indépendance, les colons américains sont acculés par les forces britanniques. Franklin est alors envoyé en France afin d’y chercher de l’aide. « Il était déjà célèbre grâce à ses travaux sur le paratonnerre. C’est l’homme qui a dompté l’électricité et cela participe à son image publique. Il était ce que les Français voulaient voir de l’Amérique », explique au HuffPost Edmond Dziembowski, professeur d’histoire moderne à l’université de Bourgogne-Franche-Comté.

Lorsque l’homme politique pose le pied sur le sol français, débute un jeu de séduction et parfois de dupes. Pendant des mois, Benjamin Franklin négocie avec le comte de Vergennes, ministre des Affaires étrangères de Louis XVI interprété par Thibault de Montalembert. Et ce, grâce à plusieurs intermédiaires comme son petit-fils Temple joué par Noah Jupe ou le dramaturge Beaumarchais campé par Assaad Bouab. Son objectif : conclure une alliance et obtenir un soutien concret dans la guerre contre la Couronne britannique.

Benjamin Franklin, expert en séduction

Pour parvenir à ses fins, Benjamin Franklin savait comment agir. Dans la série, on voit que les aristocrates sont fascinés par le diplomate dont le chapeau en fourrure jure avec les toilettes et les perruques de la noblesse française. « C’est un homme qui avait le sens de l’image publique. Pour de nombreux Français, les Américains étaient des gens simples, des gens qui avaient la vertu politique vraiment chevillée au corps par rapport à nous, Européens, quelque peu décadents, vivants dans le luxe. Pour se distinguer le plus possible des Anglais, Franklin a joué de cette image », souligne Edmond Dziembowski.

Ce n’est pas du divulgâchage que de dire que la France a pris part à cette guerre. Dans la série, un des arguments avancés pour justifier le soutien de la monarchie à la république rebelle, c’est le désir d’affaiblir l’ennemi britannique. Après s’être emparé des territoires français d’Amérique du Nord quelques années auparavant, « l’Angleterre est devenue une puissance trop importante et dangereuse pour l’équilibre de l’Europe », rapporte l’historien.

Alors quand les Treize Colonies décident de se révolter contre la Grande-Bretagne, l’occasion d’ébranler la suprématie britannique se présente pour la France. « D’emblée, il y a cette idée que c’est une guerre qui ne rapportera rien à la France, en dehors du fait que la puissance britannique sera réduite. Ce n’est pas une guerre de conquête », précise l’auteur du livre Le siècle des Révolutions.

Une aide secrète à la guerre

Mais la France n’a pas patienté jusqu’en 1778 et la signature du traité d’alliance avec les États-Unis pour participer à la révolution. Dès 1776, année d’adoption de la Déclaration d’indépendance, « il y a eu une volonté d’aider en sous-main les Américains », raconte Edmond Dziembowski. C’est pourquoi des livraisons secrètes d’armes ont eu lieu. Puis des volontaires, comme le marquis de La Fayette, se sont engagés auprès des insurgés.

Quand Benjamin Franklin est parvenu à conclure un accord avec Louis XVI et le comte de Vergennes, son ministre des Affaires étrangères, l’armée française peut enfin intervenir ouvertement au Nouveau Monde. « Il a fallu attendre la victoire de Yorktown en 1781, soit trois années après, pour que le vent tourne en faveur des Américains et de leurs alliés français. Cette victoire décisive a permis de concrétiser l’indépendance américaine », indique Edmond Dziembowski. « On peut dire que les Américains nous doivent une fière chandelle », s’amuse-t-il.

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