Martine Henry, la mère de Jonathann Daval (ici en janvier 2024), sera au côté de son fils jugé pour dénonciation calomnieuse par la famille d’Alexia Daval. LP/ Olivier Arandel
Sept ans après le meurtre d’Alexia Daval, la mère de Jonathann Daval peine toujours à expliquer le geste de son fils. « C’est compliqué de comprendre. Son geste, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? C’est pas bien mais c’est fait et on vit avec, je ne me pose plus de questions, confie Martine Henry au micro de RTL. On avait vu que ça n’allait pas bien (au sein du couple), mais on n’a pas du tout vu le drame arriver. »
Son fils, qui purge une peine de 25 ans de réclusion pour le meurtre d’Alexia en 2017, est jugé ce mercredi pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de son ancienne belle-famille. Le procès s’ouvre à 13h30 devant le tribunal correctionnel de Besançon (Doubs).
Martine Henry, qui affirme aujourd’hui aller « bien », ne cache pas une certaine fatigue face à cette nouvelle comparution de Jonathann devant un tribunal. « On veut simplement que ça s’arrête, vivre procès sur procès c’est épuisant », raconte-t-elle. La plainte en diffamation de Jonathann Daval contre la famille d’Alexia a été classée sans suite le 26 mars.
Si le parquet a requis l’extraction de prison du prévenu, aujourd’hui âgé de 40 ans, pour qu’il assiste à son procès, la mère du meurtrier ignore s’il sera bien présent. « Il faut qu’il assume mais c’est son choix à lui », estime-t-elle. « Je ne pense pas que ça l’inquiète d’affronter sa belle famille, je l’ai senti bien », ajoute Martine Henry qui a rendu visite à son fils le week-end à la Maison centrale d’Ensisheim (Bas-Rhin).
Des mensonges pour « protéger » sa mère
Jonathann Daval est cité à comparaître par Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, parents d’Alexia, leur fille Stéphanie et son mari Grégory Gay. Ce dernier, le principal plaignant, avait été accusé par Jonathann Daval pendant l’instruction en 2018 d’avoir assassiné Alexia, dans le cadre d’un complot familial. « Sa vie a été bouleversée par ces accusations, le regard des gens sur lui a changé », a expliqué à l’AFP l’un de ses avocats, Jean-Hubert Portejoie, qui entend « laver l’honneur » de son client.
Jonathann Daval, qui avait reconnu être l’auteur du meurtre, s’était rétracté lors d’une audition le 27 juin 2018. Il avait alors affirmé que son beau-frère avait étranglé Alexia, en tentant de la maîtriser lors d’une crise d’hystérie, et que la famille avait passé « un pacte secret pour étouffer l’affaire ». Six mois plus tard, Jonathann avait finalement reconnu avoir menti lors d’une confrontation émouvante avec ses beaux-parents.
PODCAST. Jonathann Daval : le procès du meurtrier d’Alexia raconté par notre reporter (partie I)
Des mensonges proférés pour « protéger » sa mère, selon cette dernière. « À chaque fois qu’il voulait me dire quelque chose, je lui disais : Tais-toi, c’est pas toi (qui a tué Alexia) », se souvient Martine Henry, qui sera présente au procès ce mercredi « par amour pour (s) on fils ».
60 000 euros de dommages et intérêts demandés
Son beau-frère Grégory Gay avait déposé une plainte pour « dénonciations calomnieuses » dès 2018, mais le parquet l’avait classée sans suite, d’où cette citation à comparaître directement devant le tribunal.
Le prévenu encourt cinq ans de prison, une peine qui serait confondue avec sa condamnation pour meurtre. Sa belle-famille demande 60 000 euros de dommages et intérêts, dont 30 000 euros pour Grégory Gay, 10 000 euros pour la sœur d’Alexia et 10 000 euros pour chacun des parents. « On pense bien à eux. Ils vivent quelque chose de très dur, je le comprends c’est tout », commente simplement Martine Henry.
Jonathann Daval a étranglé son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône). Le lendemain, il a transporté son corps dans un bois avant d’y mettre le feu et de donner l’alerte, soutenant que sa femme n’était pas revenue de son jogging. Le corps d’Alexia avait été retrouvé deux jours plus tard. Pendant trois mois, Jonathann Daval avait montré le visage d’un veuf éploré dans les médias, avant d’être confondu.
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