Face à la Suède, en demi-finale de l'Euro, les Bleus ont vécu un moment à la limite du surnaturel

Hugo Descat et les Français s’en sont sortis par miracle. (EXPA/ Eibner/ Eibner-Pressefoto/Expa/ eibner-pressefoto)

Passés par tous les états vendredi soir, les Bleus sont là où ils voulaient être : en finale de l’Euro. Ce dimanche, ils chasseront l’or face à leurs meilleurs ennemis danois.

Les Bleus entament la danse des fous sur ce parquet béni, pendant que les Suédois ont les mains sur les hanches. Spectateurs hagards. « Une dinguerie, une dinguerie. Je suis trop fier d’y être. C’est fou », souffle Samir Bellahcène, regard aussi halluciné qu’après chacun de ses arrêts, pendant que Felix Claar, le merveilleux demi-centre scandinave, avoue vivre « la pire défaite de (sa) carrière ».

L’équipe de France est en finale de l’Euro, au terme d’un scénario hollywoodien. On ne sait pas encore ce que donneront les JO de Paris cet été, mais après le titre mondial des filles d’Olivier Krumbholz le mois dernier, la cuvée 2023-2024 du handball français restera inoubliable. Aussi folle que la soirée de vendredi, qui a écrit le chapitre le plus fou du grand livre de la rivalité France-Suède. Les Bleus et leurs rivaux en jaune se retrouvaient pour une quatrième demi-finale en cinq compétitions depuis 2021, ça fait deux victoires partout désormais.

Bien sûr, il a fallu « quelque chose de surnaturel », disait le sélectionneur Guillaume Gille : ce coup franc direct d’Elohim Prandi qui convoque le souvenir de l’égalisation ahurissante de Grégory Anquetil en finale du Mondial 2001 contre cette même Suède (28-25 a.p.). « Mais est-ce que ce n’est pas l’histoire de l’équipe de France d’avoir toujours eu des joueurs capables de réaliser des choses extraordinaires pour se sortir de ce genre de bourbier ? », lançait Nedim Remili.

Une nouvelle revanche en finale

Vendredi, c’était donc Prandi, fils de deux anciens internationaux (Raoul Prandi et Mézuela Servier) mais pas encore un cadre de cette équipe. Comme Rémi Desbonnet ou Dylan Nahi, deux autres remplaçants qui ont régné sur la prolongation. « C’était une guerre, un match plein d’émotions, plein d’envie, résumait Nahi. On voulait tellement le faire, ce match ne pouvait être qu’à nous. On aime les montagnes russes, ce genre de sensations. Mais il faut vite redescendre aussi. »

Dès dimanche, il faudra digérer l’immense décharge d’adrénaline pour une nouvelle finale face à leur autre meilleur ennemi, le Danemark. Une revanche, encore, un an après le dernier acte du Mondial perdu à Stockholm (29-34). « Ça vous paraîtra peut-être hallucinant, mais je ne pense pas qu’on se sente miraculés d’être à ce stade, lançait Desbonnet. On s’est programmés depuis le début pour gagner cette compétition. »

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Dès vendredi soir, toute la machinerie vidéo du staff s’est mise en branle. « On est au bon endroit, l’événement est de nature à nous rebrancher très vite, assurait Gille. On est passés tellement proches de se faire couper la tête, continuons à rêver en étant un peu morts-vivants. »