Européennes 2024 : l’écart entre le PS et Renaissance se réduit
Alors que le Rassemblement national conforte son avance pour les prochaines élections européennes, le match se joue désormais pour la seconde place du podium. Avec dorénavant 16 % d’intentions de vote, la liste de Valérie Hayer maintient sa deuxième place, mais baisse d’un point par rapport à la dernière vague. L’écart avec la liste PS de Raphaël Glucksmann ne cesse ainsi de se réduire. Le parti présidentiel est en perte de vitesse. De son côté, Raphaël Glucksmann continue de gagner des électeurs en passant de 12 % à 12,5 % d’intentions de vote.
«Â Une partie des électeurs de Renaissance se dirige vers Glucksmann », explique Stéphane Fournier, chargé d’études à Cluster 17. « Il y a une envie de la part de l’électorat d’Emmanuel Macron d’envoyer un signal fort, un signal de mécontentement. C’est notamment le cas pour la partie à gauche de cet électorat, qui est déçu des dernières réformes présidentielles, comme la loi immigration. Les européennes sont également un vote de plaisir. Les Français n’y voient pas forcément un impact sur leur vie quotidienne. Une partie de l’électorat retourne alors vers des partis pour lesquels il votait auparavant », indique-t-il. Résultat, 20 % des électeurs d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2022 ont exprimé une intention de vote en faveur de? Raphaël Glucksmann pour les élections européennes de juin prochain.
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Le RN se maintient en haut du podium
Avec 29,5 % d’intentions de vote, la liste menée par Jordan Bardella frôle désormais les 30 %. Selon Stéphane Fournier, cette ascension s’explique en partie par la montée en popularité du RN parmi la droite historique : « Une droite aisée, catholique, diplômée, qui votait historiquement pour la droite, pour l’UMP, puis pour Macron en 2022 comme vote utile, et qui se tourne désormais vers le RN. » Le résultat d’une politique bien menée de la part du parti d’extrême droite avec, à sa tête, un Jordan Bardella qui séduit de plus en plus. « Ce n’est pas l’électorat de droite qui a changé, mais la stratégie du RN qui fonctionne bien », explique Stéphane Fournier. « Et il y a un effet Bardella. Il incarne moins le RN populaire, moins le RN Le Pen, mais il représente un RN poli, bien élevé. Il a un côté qui plaît beaucoup à la droite traditionnelle », précise-t-il.
Cette popularité grandissante du RN parmi la droite historique joue en défaveur des Républicains, qui continuent leur lente glissade en se maintenant juste au-dessus du seuil critique des 5 %. « Le parti n’arrive plus à attirer son électorat naturel », avance Stéphane Fournier. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Alors que 85 % des électeurs du RN en 2022 souhaitent voter pour Bardella et que 77 % des électeurs du PS se tournent vers Glucksmann? seuls 41 % des électeurs LR à la dernière présidentielle ont l’intention de voter pour la liste de François-Xavier Bellamy.
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Autre élément d’explication, le RN a su conquérir un électorat transversal. « D’un point de vue social, démographique, mais aussi en termes d’âges ou encore de professions, le RN a des électeurs partout », rappelle le chargé d’étude à Cluster17. Les chiffres le confirment, entre 25 et 74 ans, le RN est majoritaire parmi toutes les classes d’âge. Même constat du côté des professions, parmi lesquelles les ouvriers (53 %), les employés (34 %), les retraités (30 %) ou encore les agriculteurs et professions indépendantes (28 %) votent en majorité pour le RN. Une dynamique que n’a pas su conserver la liste de Valérie Hayer. « Renaissance a gardé une base électorale dans toutes les catégories, mais perd des électeurs partout », révèle Stéphane Fournier.
Une élection qui attire peu
Ce nouveau sondage le confirme un peu plus : les élections européennes n’intéressent pas les Français. « Les gens ne sont pas très enthousiasmés par cette campagne. Ce sont des enjeux qui leur sont assez éloignés », souligne Stéphane Fournier. Avec un quart des sondés (25 %) qui répondent ne pas savoir quelle liste mène la meilleure campagne européenne, et 23 % qui pensent qu’aucune liste ne mène une bonne campagne, l’avenir de l’Europe ne semble pas vraiment au c?ur des préoccupations des Français.
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