Espagne: accord pour protéger le parc de Doñana menacé de désertification

Matalascañas, derrière le parc national de Doñana, dans le sud-ouest de l’Espagne, en octobre 2022.

Doñana est le plus grand, le plus important parc naturel de marais de l’Europe du Sud. Il est menacé de disparition par la sècheresse, mais Madrid et l’Andalousie se sont mis d’accord : 700 millions d’euros seront dépensés conjointement afin d’améliorer les installations hydrauliques et subventionner les cultures illégales de fraises qui pompent l’eau des aquifères.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Le parc de Doñana va pouvoir respirer, même si personne ne peut garantir sa survie. La bonne nouvelle pour ce joyau naturel, connu pour ses flamands et ses lagunes donnant sur la Méditerranée, c’est que le plan régional andalou visant à augmenter la surface des cultures fruitières irriguées, fraises et framboises surtout, est abandonné.

C’était capital, puisque les nappes phréatiques sont au plus bas et que seules 10% des lagunes émergent en surface. Si l’exploitation agricole augmentait, la mort du parc était certaine. Avec cet accord, la région et l’État vont accorder 100 000 euros par an et par hectare à tout agriculteur qui renoncerait à la culture des fraises et maintiendrait la végétation naturelle.

De l’argent est aussi apporté pour restaurer les parties abimées du parc naturel. Pour autant, a dit la ministre de la Transition climatique, Teresa Ribera, les autorités ne subventionneront pas le demi-millier de puits illégaux qui perdurent autour de Doñana. Avec ces efforts, l’objectif est de protéger un parc mal en point, et de restaurer les lagunes qui en font la renommée.

ReportageL’Unesco s’inquiète pour le parc de Doñana et met l’Espagne en garde