Le gouvernement souhaite (encore) simplifier la fiche de paie

Le gouvernement, dans un projet de loi de simplification bientôt présenté en Conseil des ministres, souhaite simplifier le bulletin de salaire et réduire le nombre de lignes.

Bercy veut simplifier la fiche de paie, car les Français ont du mal à s’y retrouver dans toutes ces petites lignes aux noms obscurs. Entre le brut, le net, les cotisations maladie, les cotisations retraites plafonnées ou déplafonnées, les cotisations chômage, les indemnités transports, les congés… Tout semble compliqué.

Bercy veut dépoussiérer tout ça et réduire le nombre de lignes sur le bulletin de 55 à une trentaine environ, et ainsi tous les prélèvements sociaux seraient agrégés et résumés en une seule ligne, sans entrer dans le détail.

C’est ce que Bruno Le Maire présentera en Conseil des ministres la semaine prochaine dans le cadre de son projet de loi de simplification de l’économie. Et si cette loi est adoptée, les entreprises auraient jusqu’à 2027 pour s’y conformer, c’est normal: il faudra leur laisser le temps de mettre à jour leur logiciel de paie.

ILLUSTRATION.

Un bulletin de salaire très fourni en France

Ce n’est pas la première fois que l’exécutif s’attaque à la complexité de la fiche de paie. C’est même la cinquième fois depuis moins de 30 ans, sans que les salariés y voient beaucoup plus clair.

Le bulletin de paie est historiquement très fourni en France à cause de notre système de protection sociale, avec toutes les aides et tous les organismes à qui les cotisations sont versées: les mutuelles, les caisses de retraite… Qu’il faille le rendre plus lisible, plus pédagogique, oui, mais attention à l’excès inverse: à force de tout résumer, les salariés ne vont plus savoir où va leur argent, et ça c’est terrible dans un pays où le consentement à l’impôt est de plus en plus fragile.

Selon un rapport récent de la Cour des comptes, les deux tiers des Français considèrent qu’ils paient trop d’impôts et que ces impôts sont mal utilisés. Bercy a réfléchi et prévoit dans son projet de loi l’obligation pour l’employeur de fournir tous les détails que son salarié pourrait lui réclamer.