Enchères : Antiquorum fête ses 50 ans

Enchères : Antiquorum fête ses 50 ans

«Â Il fallait nettoyer le côté poussiéreux de la maison et effacer les vieilles rancoeurs qui l’entouraient, nous confie Romain Réa, expert horloger près la cour d’appel de Paris et CEO d’Antiquorum. Mes objectifs lors de mon arrivée ? (Re)donner un blanc-seing à la société, rassurer les clients et les collectionneurs par l’authentification des pièces, une expertise pointue, puis asseoir notre réputation avec de beaux résultats  ». Pour rappel, Antiquorum a été créée à Genève en 1974 par Osvaldo Patrizzi et Gabriel Tortella. Cette entreprise reste pionnière dans les ventes aux enchères de montres de collection. On se souvient ainsi de ses vacations phares des années 1980 consacrées à l’art de Patek Philippe ou de Vacheron Constantin, sans oublier l’évènement Omegamania en 2007.

Lot 569 Rolex, Cosmograph Daytona, réf. 6241

Lot 569 Rolex, Cosmograph Daytona, réf. 6241 “Paul Newman”, en acier, vers 1969, 100 000-200 000 CHF © Antiquorum

«Ã‚ Aujourd’hui, ce qui fait la force d’Antiquorum est que la société est restée spécialisée dans la niche de l’horlogerie de collection sans se disperser, et qu’elle propose des références accessibles  », ajoute Romain Réa. En 2024, la maison fête ses 50 ans d’existence. Son ambition ? « Poursuivre la mise en valeur de notre patrimoine et son côté historique tout en maintenant notre croissance sur d’autres marchés à l’image de l’Asie et Monaco. Ceci, sans oublier une ouverture prochaine aux États-Unis, où une première vente physique sera orchestrée en janvier 2025, à Miami  », poursuit l’expert.

Lot 590 Patek Philippe, réf. 2523, heure mondiale, centre guilloché en or, deux couronnes, or jaune 18 carats, 1-2 millions CHF © Antiquorum

Lot 590 Patek Philippe, réf. 2523, heure mondiale, centre guilloché en or, deux couronnes, or jaune 18 carats, 1-2 millions CHF © AntiquorumÀ LIRE AUSSI AMIDA : objet horloger non identifié

Des inédits sous le marteau

À l’automne prochain, Antiquorum offrira aux collectionneurs et amateurs de beaux rouages, une grande vacation fleuve à l’occasion de son 50e anniversaire. En attendant, la maison organisera les 11 et 12 mai 2024 à Genève, sa première grande vente de l’année. Au total le catalogue comptera près de 600 lots, de quoi ravir les puristes en quête de pièces vintage et de qualité. «  On retrouvera majoritairement des références signées Rolex et Patek Philippe. Autrement dit, des montres qui, sans surprise, sont recherchées et marchent bien. D’autant plus que certaines sont inédites aux enchères, un facteur clé pour les collectionneurs  », assure Romain Réa. Parmi ces dernières, les futurs enchérisseurs retrouveront le fameux système d’heure universelle de Patek Philippe, inventé vers 1935 par Louis Cottier, sur une World Time réf. 2523 de 1953 parée d’un cadran en or guilloché. Ce garde-temps a été produit à seulement 26 exemplaires et 19 d’entre-eux ont déjà refait surface sur le marché. Son estimation ? Entre 1 et 2 millions de francs suisses. Toujours chez Patek Philippe, la vente comprendra également un Chronographe 1463 des années 1950 dont le cadran bicolore émaillé porte la signature du célèbre détaillant Eberhard. Un détail pour vous mais en horlogerie, cela veut dire beaucoup. Elle est attendue entre 100 000 et 150 000 CHF.

Lot 591 Patek Philippe, réf. 605HU, cadran en émail cloisonné, heure mondiale, or rose 18 carats, fabriquée en 1943, 1-2 millions CHF  © Antiquorum

Lot 591 Patek Philippe, réf. 605HU, cadran en émail cloisonné, heure mondiale, or rose 18 carats, fabriquée en 1943, 1-2 millions CHF  © Antiquorum

Du côté de Rolex, les enchères pourront se porter sur un bel ensemble de Cosmograph Daytona en or issues d’une seule et même collection. On notera la présence d’une version Paul Newman réf. 6241 en or jaune 14 carats de 1969, réalisée à 50 exemplaires sur une période de trois ans. Elle comprend les traditionnels poussoirs pompe et l’iconique lunette noire, sans oublier un cadran d’origine. Des atouts qui justifient son prix, entre 250 000 et 450 000 francs suisses.

Lot 388 Charles Ducommun, Automate Moïse, or rose 18 carats, 220 000-420 000 CHF © Antiquorum

Lot 388 Charles Ducommun, Automate Moïse, or rose 18 carats, 220 000-420 000 CHF © AntiquorumÀ LIRE AUSSI Omega dans les starting-blocks

Enfin, outre les montres-bracelets, Antiquorum dévoilera une pièce de poche rarissime exécutée vers 1820 par l’horloger Charles Ducommun. Cette montre est connue sous le nom « d’Automate Moïse ». Elle présente un cadran en or et émail figurant une scène du livre de l’Exode dans l’Ancien Testament. On peut y voir Moïse frappant deux fois le rocher avec son bâton pour dévoiler une cascade, flanquée de deux Israélites agenouillés buvant de l’eau dans leurs coupes. Sous ce tableau miniaturisé, un compartiment secret révèle un second automate représentant deux figures de chérubins frappant une cloche synchronisée avec le mécanisme de répétition. Seules cinq montres « Automate Moïse » sont aujourd’hui connues et conservées dans diverses collections muséales à l’image de celles du musée Patek Philippe, à Genève, de Maurice Sandoz ou du musée de l’Horlogerie Beyer, à Zürich. La montre prochainement mise à l’encan chez Antiquorum est ainsi la sixième à apparaître sur le marché. Il faudra débourser entre 220 000 et 420 000 CHF pour se porter acquéreur de cette mécanique merveilleuse.