En 2022, 26 000 jeunes ont été recrutés sous un statut civil ou militaire dans les armées françaises.
Cette étude de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem) publiée le 12 avril vient battre en brèche quelques clichés sur les jeunes et l’engagement militaire. Menée du 16 juin au 9 juillet 2023 sur un échantillon de 2 301 jeunes âgés de 18 à 25 ans, elle dresse le portrait d’une jeunesse française qui connaît « un regain de patriotisme ». « Un solide potentiel de résilience et de soutien de la part des jeunes générations en cas de guerre ou de conflit majeur », souligne son autrice, Anne Muxel.
La directrice de recherche émérite au CNRS et directrice déléguée du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) montre ainsi que 57 % des jeunes Français sont prêts à s’engager dans l’armée en cas de guerre. C’est la première étude du genre menée depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022.
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Service militaire obligatoire
Malgré la fin du service national en 1997, 52 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans s’intéressent aux questions militaires. Chaque année, ils sont 90 000 à se présenter au test de sélection. En 2022, 26 000 ont été recrutés sous un statut civil ou militaire et plus de 23 000 ont effectué le service national universel (SNU). Le retour d’un service militaire obligatoire est vu comme « une bonne chose » par 62 % des jeunes sondés.
L’étude montre également que les jeunes se positionnant à gauche « sont de plus en plus réceptifs et ouverts au fait militaire, notamment en raison de la disparition de l’antimilitarisme ». Une majorité de la jeunesse (53 %) considère qu’il faut augmenter les moyens de l’armée, et lui fait plus confiance (82 %) qu’à l’école (74 %) en tant qu’institution. Ils sont même 31 % à penser que le pays serait mieux gouverné par des militaires que par les pouvoirs civils.
La Russie, pays ennemi
Au niveau international, les jeunes Français identifient comme des pays ennemis la Russie la Chine, et la Corée du Nord. Du côté des amis, l’Allemagne, les États-Unis et la Grande-Bretagne sont les plus cités. Ils sont 63 % à souhaiter que l’Union européenne se dote d’une armée commune, en complément de celle de chaque pays. En revanche, ils sont seulement 51 % à estimer que la présence de la France dans l’Otan est une bonne chose.
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La guerre en Ukraine les inquiète, notamment quant aux retombées économiques du conflit sur la France (77 %). Seuls 31 % soutiennent l’envoi de troupes françaises en Ukraine. L’éventualité d’un conflit nucléaire, menace régulièrement brandie par la Russie, fait partie des préoccupations de 69 % d’entre eux. Preuve d’une certaine désinhibition, ils sont 49 % à être favorables au recours à l’arme nucléaire « contre un pays en cas de conflit majeur ». L’utilisation de troupes mercenaires ne semble également plus taboue, avec 86 % des sondés qui jugent leur emploi acceptable.
Malgré tout, le risque de guerre n’arrive qu’en sixième position des sujets qui préoccupent les jeunes Français, après, entre autres, l’insécurité, les inégalités sociales et la baisse du pouvoir d’achat. Arrive en première position le réchauffement climatique. Ils sont 77 % à voir dans la crise environnementale un risque de guerre supplémentaire.
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