Contrairement à l’eau ou l’alimentation, il n’existe aucune réglementation visant à limiter la quantité de pesticides présents dans l’air.
C’est ce qu’indique un rapport sur la qualité de l’air en Bretagne (sur la période 2003 à 2022) rédigé par l’observatoire Air Breizh. Un document qui trouve un écho particulier alors qu’un arboriculteur de Bretagne a engagé, mardi 26 mars 2024, une procédure auprès de la préfecture d’Ille-et-Vilaine pour faire interdire l’épandage de pesticides à proximité de son exploitation.
Ce sont près de 20 ans (2003 à 2022) de données sur qualité de l’air en Bretagne qui sont décortiquées et analysées dans ce rapport d’Air Breizh. Une synthèse plus exactement de 70 pages, commandée par l’Agence régionale de santé (ARS).
Avant de rentrer dans le détail, le document rappelle : contrairement à l’eau ou l’alimentation, il n’existe aucune réglementation visant à limiter la quantité de pesticides dans l’air. « De ce fait, leur mesure n’est pas intégrée au dispositif de surveillance en continu. » En revanche des campagnes ponctuelles sont réalisées depuis 2003. C’est à partir de celles-ci que le rapport a été rédigé.
Lire aussi : Sa récolte étant perdue, un agriculteur bio veut pousser l’État à interdire l’épandage de pesticides
Huit substances chimiques détectées partout en Bretagne
256 substances chimiques ont été recherchées sur onze sites bretons. 77 ont été détectées au moins une fois. Huit ont été détectées sur tous les sites de mesure.
L’une d’elles est le Lindane, un insecticide interdit en France depuis 1998. Comment un produit interdit en agriculture depuis plus de 25 ans peut-il être encore mesuré dans l’air et partout en Bretagne ?
«Â Une des hypothèses, explique le rapport, serait la remise en suspension lors de travaux agricoles mais également sur du bâti ayant subi un traitement au lindane pendant la période de construction. »
En clair, en retournant la terre ou en détruisant des vieux bâtiments, le produit continuerait de s’évaporer. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) travaille actuellement pour mieux expliquer cette rémanence dans l’environnement.
Lire aussi : « Un déni des connaissances scientifiques » : l’appel de plus de 700 médecins face aux pesticides
Les mêmes résidus d’herbicide trouvés dans l’eau
Un autre produit, largement détecté en Bretagne (dans 44 % des recherches) est le S-métolachlore, molécule présente dans des herbicides utilisés notamment pour les champs de maïs qui, en venant se substituer à plusieurs substances interdites (l’atrazine, l’acétochlore et le métalochlore), s’est imposé « comme un incontournable du désherbage ».
En Bretagne, il s’est vendu, en 2019, 113 tonnes de cette substance. De plus en plus détectée dans les eaux souterraines, la Commission européenne a fixé son retrait du marché au 15 novembre 2024.
News Related-
Foot: Cristiano Ronaldo la joue fair-play en Ligue des champions asiatique
-
A Panmunjom, des soldats nord-coréens munis d'un pistolet après l'annulation de l'accord militaire intercoréen
-
Assurance chômage: les partenaires sociaux ont six mois pour renégocier, notamment sur les seniors
-
«Je ne regardais les réseaux sociaux que 15 minutes par jour»: la méthode d’Ulysse, major à HEC
-
Décarbonation, souveraineté, compétitivité... Macron attendu aux assises de l'économie de la mer à Nantes
-
Sam Bennett, un sprinteur à relancer pour Decathlon-AG2R La Mondiale
-
Burkina Faso: une attaque terroriste d'ampleur vise la ville de Djibo, dans le Sahel
-
VIDÉO. Fair-play, Cristiano Ronaldo obtient un penalty avec Al-Nassr et le fait annuler
-
EXCLU EUROPE 1 - Vieillir à domicile, un luxe de plus en plus coûteux
-
Guerre en Ukraine : quel est le rapport de force avant l’hiver ?
-
Pollution : Pourquoi la qualité de l’air n’est-elle jamais « bonne » en Bretagne ?
-
Ligue des champions. Le PSG qualifié pour les huitièmes de finale de C1 si…
-
Les trois meilleurs sacs banane en 2023
-
Assurance chômage : comment l’État met la pression sur les partenaires sociaux