Capture d’écran du compte TikTok de l’imam Mahjoub Mahjoubi.
«Aucun appel Г la haine ne restera sans rГ©ponseВ», a tonnГ© GГ©rald Darmanin. Le ministre de l’IntГ©rieur a demandГ© ce dimanche 18В fГ©vrier, le retrait du titre de sГ©jour d’un imam tunisien du Gard en vue de son expulsion, en raison d’appels Г la haine qu’il aurait profГ©rГ©s. Dans un message postГ© sur X (anciennement Twitter) dimanche, GГ©rald Darmanin ajoute qu’il a demandГ© au prГ©fet du Gard, JГ©rГґme Bonet, de signaler В«les propos de l’imam au procureur de la RГ©publiqueВ». Le parquet de NГ®mes a confirmГ© l’information de BFMTV concernant l’ouverture d’une enquГЄte prГ©liminaire pour apologie du terrorisme.
Dans une première vidéo relayée sur les réseaux sociaux, l’imam de Bagnols-sur-Cèze, Mahjoub Mahjoubi, qualifie notamment le «drapeau tricolore» de «drapeau satanique» qui n’a «aucune valeur auprès d’Allah». Il ne précise pas qu’il s’agit du drapeau français.
«Je ne parlais en aucun cas du drapeau français»
Dans une version plus longue, diffusée également sur les réseaux sociaux, il évoque l’arrivée de «Al-Mahdi» qui réunira tous les musulmans. «Il va s’autoproclamer et là tous les gouverneurs dans toutes les gouvernances vont chuter. On aura plus tous ces drapeaux tricolores qui nous gangrènent, qui nous font mal à la tête, qui n’ont aucune valeur auprès d’Allah, la seule valeur qu’ils ont c’est une valeur satanique», dit-il. Puis il enchaîne : «Voyez tous ces drapeaux qu’on a dans les matchs. […] C’est des drapeaux sataniques qui ne valent rien. Ceux qui les ont imposés, c’est simplement pour qu’on se déteste, qu’on ne s’aime pas, qu’on mette la haine dans nos cœurs.»
L’imam s’est défendu lundi soir au micro de France Bleu Gard-Lozère et plaide le lapsus. «La vidéo dans son intégralité et le sujet n’ont rien à voir avec cette propagande et l’amalgame qu’on est en train de faire, explique-t-il. J’ai fait un lapsus dans mon discours parce que je ne suis pas Voltaire, ni Victor Hugo malheureusement.» En lieu en place de «drapeaux tricolores», il dit avoir voulu parler de drapeaux «multicolores». «Je ne parlais en aucun cas du drapeau français, affirme Mahjoub Mahjoubi. Je parlais d’une communauté bien précise qui est la communauté maghrébine, et surtout de la CAN [la Coupe d’Afrique des nations], parce que je parle des stades, et de tous ces drapeaux qu’on lève dans les stades et qui divisent les musulmans».
«Un suivi qui date de plusieurs mois»
Selon BFMTV, Mahjoub Mahjoubi est notamment membre de l’Association des musulmans du Gard rhodanien (AMGR). L’imam, qui était dans le viseur des autorités depuis plusieurs semaines selon une source policière, a fait aussi l’objet d’un signalement concernant un dossier financier.
Ce mardi 20 février au matin, au micro de France Info, le préfet du Gard, Jérôme Bonet, confirme que l’imam fait l’objet d’un «suivi qui date de plusieurs mois» et pointe une «dérive consacrée par plusieurs prêches récents», qu’il considère comme des «infractions». Pour le représentant de l’Etat, le «lapsus» évoqué par l’imam est «un lapsus qui dure plusieurs dizaines de minutes». Pour Jérôme Bonet, les propos problématiques ne concernent «pas que le drapeau», «mais aussi la place de la femme» ou encore une comparaison entre «le peuple juif» et des «ennemis».
Le précédent Iquioussen
En 2022, la France avait connu plusieurs épisodes avant de pouvoir expulser l’imam Hassan Iquioussen. Né en France mais de nationalité marocaine, l’imam de 58 ans était mis en cause pour «un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République», selon le ministère de l’Intérieur, qui lui reprochait notamment «un discours à teneur antisémite particulièrement virulent» et des prêches prônant la «soumission» des femmes. Après la suspension de l’arrêt d’expulsion par le tribunal administratif, au motif que le contraindre à quitter le pays porterait «une atteinte grave et manifestement disproportionnée à son droit à mener une vie privée et familiale», le Conseil d’Etat avait finalement autorisé l’expulsion de Hassan Iquioussen. Celui-ci avait alors fui en Belgique. Plusieurs mois après son interpellation par les autorités belges, l’imam était expulsé vers le Maroc en janvier 2023.
Mis à jour : mardi 20 février à 7 h 45 avec les explications de Mahjoub Mahjoubi puis à 8 h 25 avec celles du préfet du Gard.
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