Les infections les plus courantes sont des contaminations à Salmonella avec 42 % des cas confirmés. Santé publique France rappelle l’importance d’utiliser les bons gestes.
1.924 toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2022. Il s’agit du nombre le plus élevé jamais enregistré depuis la mise en place de la surveillance de cette maladie en 1987, indique Santé publique France dans un rapport publié ce mercredi 21 février.
Une toxi-infection alimentaire est une maladie infectieuse contractée par ingestion d’aliments souillés par différents micro-organismes, notamment par des bactéries ou par leurs toxines. On parle en revanche de “toxi-infection alimentaire collective” (TIAC) quand on dénombre au moins deux cas d’infection dus à un même aliment.
Un chercheur travaille dans le laboratoire de Pherecydes Pharma, à Romainville près de Paris, le 8 novembre 2021.
“Chaque année, entre 10.000 à 16.000 personnes sont touchées par une TIAC en France, que ce soit en milieu familial, en restauration commerciale ou collective”, informe Santé publique France.
16.763 personnes malades en 2022
Sur les 1.924 TIAC déclarées en France en 2022, 16.763 personnes ont été affectées, indique le rapport. Parmi les personnes malades, 4% se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 0,1% sont mortes.
Si entre 2010 et 2019, le nombre de TIAC déclarées augmentait chaque année, en 2020 et 2021, ce nombre a fortement diminué, “très certainement en lien avec la mise en place de mesures de distanciation sociale dans le contexte de la pandémie de Covid-19”, précise Santé publique France.
Pour rappel, le signalement d’une TIAC auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) ou de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) est obligatoire pour les médecins et les responsables d’établissements, mais il peut également être fait par des consommateurs qui ont connaissance d’un épisode pouvant être une TIAC.
Une fois le signalement effectué, des investigations peuvent être lancées afin de confirmer la TIAC et d’identifier les potentiels aliments en cause. La surveillance des TIAC est assurée par Santé publique France et le Centre national de référence (CNR).
Contamination fréquente à la Salmonella
Comment attrape-t-on une toxi-infection alimentaire? Elles sont souvent causées par la consommation d’aliments contaminés par des bactéries pathogènes (Salmonella, Bacillus cereus, Staphylococcus aureus…).
Pour identifier le micro-organisme responsable de la maladie, les chercheurs étudient la “durée entre la consommation et l’apparition des premiers symptômes, le type de symptômes et des aliments incriminés ou suspectés”, explique Santé publique France.
En 2022, “comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 42% des TIAC à agent confirmé”, indique le rapport.
Sur les 42% de cas de contamination à la Salmonella, on suspecte chez 39% d’entre eux une infection liée à la consommation d’œufs ou de produits à base d’œufs.
“On observe une saisonnalité pour les TIAC à Salmonella avec 59% de ces TIAC survenues entre les mois de mai et septembre”, précise Santé publique France.
Dans le cas de TIAC aux bactéries Clostridium perfringens, Bacillus cereus et Staphylococcus aureus, les aliments contaminés étaient majoritairement issus de plats composés ou cuisinés (respectivement 39 %, 42 % et 46 %).
La Guadeloupe, région la plus touchée
En 2022, le nombre de TIAC déclarées pour 100.000 habitants était de 5,7 en Guadeloupe, faisant d’elle la région la plus touchée par ces infections. Derrière la Guadeloupe, vient la région Auvergne-Rhône-Alpes (3,8), la Réunion (3,7), l’Île-de-France (3,5), l’Occitanie (3,2) et le Grand Est (3,1).
Pour prévenir le risque d’intoxication alimentaire, Santé publique France recommande de bien se laver les mains, de ne pas conserver au-delà de 3 jours les aliments “très périssables” non préemballés (plats cuisinés, pâtisseries…) ou encore ne pas conserver les aliments plus de 2 heures à température ambiante avant réfrigération.
Pour les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, l’agence déconseille fortement de consommer de la viande ou du poisson cru et des produits laitiers au lait cru.
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