Européennes : Sarah Knafo, conseillère et compagne d’Éric Zemmour, numéro 3 sur la liste Reconquête

Sarah Knafo (ici le 4 décembre 2022), énarque de 31 ans, faisait planer depuis des mois le mystère sur ses intentions pour les élections européennes. LP/Olivier Corsan

Aux européennes, les partis aiment mettre en scène leurs débauchages : ces recrues, politiques ou non, venues de l’extérieur et mises en avant pour souligner leur attractivité. N’ayant pas cette marge de manœuvre, le parti Reconquête a choisi de mettre en scène l’arrivée sur sa liste… de l’une des siens.

Pas n’importe laquelle, certes : puisque c’est l’éminence grise et compagne d’Éric Zemmour, Sarah Knafo, qui vient d’annoncer dans Le Figaro ce vendredi 26 avril qu’elle ferait partie des candidats de Reconquête aux élections du 9 juin. « J’arrive pour soutenir l’équipe. Je suis très heureuse de m’engager dans la bataille, comme troisième sur la liste menée par Marion Maréchal (derrière Guillaume Peltier, donc). Éric et Marion savent qu’ils peuvent compter sur moi », confie celle qui, jusqu’ici, avait préféré avoir un rôle de l’ombre. Même si son rôle stratégique de premier plan lors de la présidentielle n’était un secret pour personne.

Des attaques contre le RN et Jordan Bardella, traité de « prestidigitateur »

Depuis des mois, Sarah Knafo, énarque de 31 ans, faisait planer le mystère sur ses intentions, confiant en marge des meetings que faire le choix d’une candidature n’était pas anodin : c’était passer dans la lumière, s’exposer, confiait-elle. Qu’elle ait réellement hésité ou pas, la décision était-elle prise depuis plusieurs semaines.

Début avril, un cadre de Reconquête confiait que sa candidature était « actée » : restait à choisir le bon timing pour l’annoncer. Et espérer que cette annonce viendra mettre du vent dans les voiles d’une campagne à la peine ? Rien de certain. Dans les enquêtes d’opinion, la liste menée par Marion Maréchal est toujours donnée aux alentours des 5 à 6 % d’intentions de vote, derrière celle des Républicains.

Si Sarah Knafo cogne, au diapason de la nièce de Marine Le Pen, sur le danger de « l’islamisation » de l’Europe, elle choisit également de ne pas épargner Jordan Bardella, tête de liste RN, qui, lui, culmine dans les très hautes sphères sondagières (31 %), captant aussi selon les mêmes enquêtes une partie non négligeable du butin électoral zemmouriste de 2022.

Alors Knafo n’y va pas avec le dos de la cuillère : « Le RN prend ses décisions en fonction de l’humeur du jour, des sondages de la veille, du récit médiatique. Nous défendons nos idées pour convaincre les Français. C’est un chemin plus difficile, plus exigeant, qui demande sans doute plus de courage. Si vous voulez, il y a un parti qui est très haut dans les sondages, un autre qui est très haut dans le courage. Je vous laisse choisir en fonction de vos caractères ». Elle qualifie, aussi, le président du RN de « prestidigitateur » qui ferait croire que « grâce à lui, Emmanuel Macron quittera le pouvoir le 10 juin au matin ».

Ce faisant, elle adopte la même ligne stratégique qu’Éric Zemmour : secouer fort le cocotier RN en espérant qu’il leur en tombe quelques voix. Mais elle continue aussi d’acter une divergence avec Marion Maréchal, tête de liste mais moins cheffe d’orchestre d’une campagne aux directions multiples. Cette dernière est persuadée que ce n’est pas en étant virulent avec le RN que ses électeurs lui reviendront. Peu certain qu’elle ait eu l’occasion d’en parler à Sarah Knafo, troisième sur sa liste, avec laquelle un membre de son premier cercle assurait qu’elle n’avait pas de contacts.