L’organisme Santé publique France a fait savoir que le nombre de méningites à méningocoques, des maladies touchant particulièrement les plus jeunes et pouvant s’avérer mortelles, est au plus haut depuis dix ans. Certaines formes sont à des niveaux jamais atteints auparavant.
En 2023, l’incidence des infections invasives à méningocoque a connu une forte recrudescence avec un nombre de cas déclarés sans précédent depuis 10 ans, selon un bulletin de Santé publique France publié mercredi. Les méningocoques sont une famille de bactéries qui causent des méningites très dangereuses et contagieuses, principalement chez les enfants et adolescents.
En 2023, 560 cas d’infections invasives à méningocoque ont été déclarés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022 et un niveau sans précédent depuis dix ans. Cette recrudescence post-Covid 19 pourrait s’expliquer par la baisse de l’immunité dans la population moins exposée aux méningocoques pendant la pandémie, mais aussi par le retour des virus respiratoires (en particulier la grippe) pouvant favoriser les infections invasives bactériennes, souligne Santé publique France.
Les nourrissons particulièrement touchés
Le taux d’incidence des cas déclarés était le plus élevé chez les enfants de moins d’un an (56 cas, soit 8,2 cas/100.000 habitants) et était également élevé chez les jeunes adultes de 15 à 24 ans (101 cas, soit 1,2 cas/100.000 habitants).
Les principaux méningocoques sont séparés en grandes familles: A, B, C, W et Y. Pendant longtemps, B et C sont restés largement majoritaires. C’est toujours le cas de B. Mais C est devenu marginal, nettement derrière Y et W, cette dernière étant particulièrement meurtrière.
Parmi les 560 cas déclarés en 2023, le sérogroupe a été caractérisé pour 545 cas (97%): 240 cas de sérogroupe B (44%), 160 cas du sérogroupe W (29,4%), 130 cas de sérogroupe Y (23,9%), cinq cas du sérogroupe C (0,9%).
Évolution de la stratégie vaccinale
Ces données ont contribué aux travaux de la Haute autorité de santé sur la révision de la stratégie vaccinale contre les méningocoques, indique Santé publique France. A l’heure actuelle, seules les vaccinations anti-méningocoques B et C sont concernées.
La vaccination anti-méningocoques C est obligatoire chez les moins d’un an, tandis que celle contre B n’est que recommandée. Suivant les recommandations de la HAS, le gouvernement devrait bientôt annoncer que la vaccination va devenir bien plus large. Chez les nourrissons, d’abord, où la vaccination contre toutes les souches (A, B, C, W et Y) sera obligatoire.
Chez les adolescents, ensuite, une dose de rappel contre A, C, W et Y sera recommandée entre 11 et 14 ans, même s’ils ont déjà bien reçu ce vaccin au plus jeune âge.
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