Au nord d’Anvers, une maison d’architecte unique
La région boisée du nord anversois est, depuis bien longtemps, le lieu de villégiature privilégié des grandes familles locales. Parmi les demeures nichées dans cette réserve naturelle, au bord d’un lac, une élégante habitation à toit de chaume a retenu l’attention de Nathalie Van Reeth, qui a choisi d’en faire son lieu de vie familial. L’architecte d’intérieur belge a restauré de fond en comble cette maison de campagne construite dans le style des années 1930 après la guerre. « C’était un lieu de vacances où personne ne vivait », explique-t-elle. Elle s’est alors lancé le défi d’en faire un espace chaleureux, « parce qu’en Belgique, il ne fait pas toujours grand soleil. Au milieu de cette forêt, on a envie de se feutrer, de lire, d’allumer un feu ouvert. »
Près du feu, où Nathalie Van Reeth aime se blottir avec un livre, un beau fauteuil en noyer de Phillip Lloyd Powell (1996) répond à la table d’appoint et au tabouret en bronze d’Éric Croes.
La maison offre une large vue sur le lac qui la borde, faisant entrer la nature à l’intérieur grâce à de larges fenêtres. Le canapé a été dessiné sur mesure par Nathalie Van Reeth, et l’applique en céramique est signée Pierre Culot.
« L’idée était de créer une atmosphère accueillante, avec des matières chaudes, comme cette laque japonaise couleur opium. »
L’architecte d’intérieur Nathalie Van Reeth
Amoureuse des beaux matériaux, comme en témoigne souvent son travail, Nathalie Van Reeth a usé de matières éloquentes pour réchauffer l’intérieur de sa maison d’architecte. « L’idée était de créer une atmosphère accueillante, avec des matières chaudes, comme cette laque japonaise couleur opium que j’ai toujours voulu employer », se réjouit-elle. En effet, cet orangé luisant, présent dans la grande pièce à vivre, apporte un contraste détonnant avec la nature environnante, verte et sable. Dans la même logique, les sols ont été conçus en wengé vieilli en pointes hongroises ; un bois qui orne également le plafond du petit salon et l’escalier. « J’aime aussi travailler les matériaux recyclés, comme les portes en noyer italien, ajoute l’architecte d’intérieur. Initialement, c’étaient de vieilles tablettes de cloître que j’ai récupérées. »
L’âme de la maison
Le salon est entièrement habillé de laque japonaise de couleur opium, dont le lustre contraste avec le sol en wengé. Face à une table basse en bois d’acajou, un set de tabourets africains dialogue avec la Jangada Lounge Chair de Jean Gillon et son repose-pied (1968, Brésil). La table d’appoint et le tabouret en bronze sont d’Éric Croes (2019-2021), la lampe chromée est de Willy Rizzo (1976).
Soucieuse de créer un lieu unique et de donner une âme vibrante à sa maison, Nathalie Van Reeth a mélangé du mobilier contemporain, qu’elle a dessiné elle-même, avec sa collection de meubles vintage italiens, africains et brésiliens. Elle clame son amour pour le Brésil, qu’elle a découvert à l’âge de 20 ans : « J’adore l’architecture brésilienne. Oscar Niemeyer a été un coup de foudre, j’ai trouvé cela tellement spectaculaire et différent de ce que l’on construit en Europe. Ce mobilier, je le trouve moderne, fait de beaux cuirs, de beaux bois tropicaux qu’on ne rencontre pas ici. Il est à la fois solaire, contemporain, et se marie avec tout, que ce soit le design italien ou belge. » Ainsi, des tabourets en bois africains côtoient une table d’appoint en bronze du designer belge Éric Croes, un fauteuil brésilien de Jean Gillon ou une table à manger en bronze de l’artiste Ado Chale, « un ami, dont je garde le souvenir grâce à cette pièce ».
La salle à manger fait la part belle au bois et au métal, avec une table en bronze sur mesure dessinée par Ado Chale (1997).
L’escalier en wengé et plâtre travaillé a été dessiné par Nathalie Van Reeth. À son pied, un fauteuil de Jorge Zalszupin de 1965, une œuvre de Roni Horn (1974) et une toile de Ha Chong-Hyun (2015).
L’ensemble est d’autant plus singulier qu’il est rehaussé par une vaste sélection d’art contemporain d’après-guerre, principalement minimal et coréen, à l’image de la toile de Ha Chong-Hyun qui pare le couloir. « J’aime l’usage de la matière et le minimalisme de ce style, avec des toiles de jute très sobres et rurales. »
Une trame expressive
Dans la cuisine, Nathalie Van Reeth a créé un bloc de marbre marocain sur mesure, un matériau qu’elle désirait travailler depuis longtemps. Au mur, une œuvre en plâtre de Thomas Houseago répond aux nervures minérales du plan de travail.
Les nervures de cet onyx beige brossé suffisent à décorer la salle de bains.
« J’avais envie d’un espace feutré, sensuel et féminin, en opposition avec la forêt extérieure. »
L’architecte d’intérieur Nathalie Van Reeth
Dans la cuisine et la salle de bains, elle a imaginé une trame minérale expressive. La cuisine impose un grand bloc de pierre marocaine. « Je l’avais toujours gardé en tête. Depuis deux ans, il était chez mon marbrier, je tenais à l’utiliser », raconte-t-elle. Quant à la salle de bains, elle est entièrement habillée d’onyx, dans un esprit boudoir revendiqué : « J’avais envie d’un espace feutré, sensuel et féminin, en opposition avec la forêt extérieure. » On l’aura compris, la matière et la chaleur ne quittent jamais la pensée de Nathalie Van Reeth.
La chambre est tout en sobriété. Un fauteuil de Marcel Breuer de 1960, un lampadaire en Inox et pierre et un tableau de Robert Motherwell (1970) en sont les uniques éléments.
La salle de bains a été imaginée comme un boudoir, en all-over d’onyx beige, très expressif. Devant un tableau de Kwon Young Woo (1985), une assise de Willy Rizzo de 1976.
C’est, naturellement, ainsi qu’elle a imaginé sa chambre. Aux murs, une peinture minérale a été appliquée en plusieurs couches superposées, épongées et brossées, donnant une grande profondeur à cette pièce « dépouillée mais agréable ».
Autour de la piscine en faïence italienne, le sol est en terre battue et les margelles en pierre de sable rouge, dans un esprit brut assumé.
L’architecte d’intérieur Nathalie Van Reeth près du pool house qu’elle a dessiné, tout en claustras de terre cuite. Appliques en céramique de Pierre Culot.
« Entre la nature et l’intérieur, il n’y a qu’une fenêtre. »
L’architecte d’intérieur Nathalie Van Reeth
La piscine intérieure affiche la même sensorialité, avec un plafond en afrormosia, un revêtement en faïence italienne vert bleu et des margelles en pierre rouge sablonneuse, comme dans les maisons new-yorkaises. « Je voulais un sol en terre battue, rugueux et brut », détaille l’architecte d’intérieur. La nature n’est jamais très loin : les arbres se reflètent dans l’eau et rappellent que la maison partage son espace avec la forêt. « En été, on vit à l’extérieur, au bord du lac », précise-t-elle. Et de conclure : « Entre la nature et l’intérieur, il n’y a qu’une fenêtre. On a l’impression de vivre à l’extérieur. »
L’escalier en béton grège imaginé par l’architecte d’intérieur mène à des portes en noyer recyclées d’un cloître en Italie. Le sol est en terre battue et une sculpture de l’artiste Œuvre au noir (2018) pare le mur.
L’espace bureau présente un meuble italien des années 1970, avec un lampadaire en plâtre d’Idir Mecibah (1995). Le tapis vintage en laine et le tableau de Georges Condo (2001) tranchent avec la laque opium.
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