La France en tête de la restauration des rivières avec une suppression record de barrages en 2023

Avec près de 500 barrages fluviaux supprimés en 2023, l’Europe inscrit un nouveau record. Photo d’illustration d’un barrage sur l’Agly (Pyrénées-Orientales).

ENVIRONNEMENT – Une excellente nouvelle pour les poissons, insectes et autres animaux sauvages. Quelque 487 barrières, déversoirs et autres barrages fluviaux ont été supprimés en Europe en 2023, selon le rapport annuel de Dam Removal Europe publié ce lundi 15 avril. Il s’agit d’un nombre record dans les 15 pays scrutés par l’association spécialisée dans la restauration de l’écosystème des rivières, en augmentation de 49,8 % par rapport à 2022. Et, surprise : la France s’est hissée en première place de ce classement.

Il est plus que temps de savoir identifier les rivières naturelles (et les restaurer)

La suppression des barrages de tout type dans les cours d’eau s’inscrit dans la logique du projet de législation européenne, qui vise à reconnecter 25 000 km de rivières fragmentées d’ici 2030. Mais comme le déplore l’ONG, qui fédère plusieurs associations écologistes européennes, « la loi sur la restauration de la nature est actuellement dans les limbes après l’échec lors de la dernière étape au conseil de l’Union européenne ».

Si l’Europe compte encore 1,2 million de barrières fluviales, selon les chiffres de la chercheuse Barbara Belletti publiés dans la revue Nature en 2020, leur élimination progresse pas à pas depuis plusieurs années. Et l’on doit notamment cette évolution à la France, qui a supprimé 156 barrages en 2023, suivie par l’Espagne, la Suède, le Danemark et le Royaume-Uni. Au total, près de 500 barrières ont été retirées l’année dernière, contre 325 en 2022, précise le rapport.

«Ã‚ C’est incroyable d’assister à une nouvelle année record en matière de suppression de barrages sur les rivières européennes », salue Herman Wanningen, directeur de la World Fish Migration Foundation et cofondateur de Dam Removal Europe. Selon l’activiste, la sensibilisation des pouvoirs publics à la restauration des cours d’eau progresse, avec davantage de projets en dehors des pays où l’ONG est implantée, comme dans les Balkans.

Pourquoi ces suppressions sont importantes

Si les suppressions de barrages sont souvent une source de crainte pour les populations locales, qui craignent un risque supplémentaire d’inondations ou encore une perturbation de la pêche, de tels ouvrages ont beaucoup de désavantages. Les barrières « bloquent le débit des rivières, le flux des sédiments et des nutriments, et le mouvement des animaux, comme les poissons et les insectes aquatiques », explique Herman Wanningen, fondateur de Dam Removals Europe, qui se félicite notamment d’avoir pu, l’année dernière, reconnecter 4 300 kilomètres d’habitat.

Si ces structures sont parfois nécessaires pour répondre aux besoins humains, l’ONG estime toutefois que 150 000 barrières ne sont plus utiles et pourraient d’ailleurs être potentiellement dangereuses.

À voir également sur Le HuffPost :

En Inde, un barrage vidé pour retrouver un smartphone tombé dedans Des méga chalutiers continuent de pêcher dans les aires marines protégées « à la française »