Wout van Aert va devoir faire une croix sur le Tour des Flandres, Paris-Roubaix mais aussi très certainement sur le Tour d’Italie.
Durement touché lors d’une chute sur À Travers la Flandres, ce mercredi 27 mars, Wout van Aert (Visma-Lease a bike) a vu ses rêves de Monuments s’envoler sur le bitume flamand. Mais le Belge dit également probablement adieu au Tour d’Italie 2024, son autre objectif de la saison.
Allongé sur l’asphalte, le maillot déchiré, le dos brûlé, Wout van Aert (Visma – Lease a bike) fond en larmes. Les micros des motos suiveuses captent les sanglots du Belge, lequel vient de chuter à près de 50 km/h dans un faux descendant lors d’À Travers les Flandres, ce mercredi 27 mars.
Au-delà de la douleur physique, Wout van Aert a sûrement ouvert les vannes à l’idée de voir le Tour des Flandres et Paris-Roubaix s’envoler, ses deux courses de rêve pour lesquelles il se prépare depuis janvier en altitude, loin de sa famille.
Dans la soirée, sa formation confirme les craintes : « Une fracture de la clavicule et plusieurs côtes cassées ont été diagnostiquées à l’hôpital. On ne sait pas combien de temps prendra son rétablissement. Il manquera définitivement le Tour des Flandres, Paris-Roubaix et l’Amstel Gold Race ».
Des risques de lésions compte tenu du choc
Une sentence confirmée par Jérémy Cadiou, médecin du sport à Saint-Grégoire, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). « C’est plié pour le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. » Si « dans 80 % des cas, les fractures de clavicules intéressent le 1/3 moyen et ne sont, le plus souvent, pas chirurgicales », là aussi, le Belge manque de chance.
Il devrait être opéré dans la soirée, ce qui allonge la durée de sa convalescence. « Ça veut dire qu’elle était pas mal déplacée quand même, estime Jérémy Cadiou. Le risque sur les déplacements majeurs, c’est ce qu’on appelle la pseudarthrose. Les os ne consolident jamais. On a aussi des risques de complications avec les structures anatomiques adjacentes (vaisseaux et nerfs) sur les fractures à fort déplacement. »
Autre épine dans le pied de Van Aert, ses sept côtes fracturées, pour lesquelles « malheureusement, il n’y a pas grand-chose à faire et ça fait mal pendant longtemps ». Mais comme pour la fracture de la clavicule, c’est notamment autour des côtes qu’il faut s’assurer qu’il n’y a pas eu de dégâts.
«Â Avec les fractures des côtes, il faut éliminer le risque de pneumothorax, surtout vu l’intensité de la chute. Il faut être sûr qu’il n’y a pas de lésions post-traumatiques sur le poumon, prévient le médecin du sport. Parce que sur sa chute, il s’est cassé les côtes, mais il y a peut-être plus. C’est tout ce qui est annexe, autour de la clavicule et des côtes qu’il faut surveiller. »
Jérémy Cadiou estime en moyenne de six à huit semaines le délai pour que les douleurs s’estompent avant de pouvoir reprendre l’entraînement, non sans mal : « Les cyclistes hyperventilent du fait de leur pratique, avec une ampliation thoracique importante cela risque d’être douloureux. »
Le Tour d’Italie, une utopie pour Van Aert
Si d’un point de vue médical, Wout van Aert peut être apte à prendre le départ du Tour d’Italie (4 mai), « il n’aura aucune préparation », le délai étant trop court. Le Belge devrait selon toute vraisemblance être forcé de mettre le cap sur le Tour de France et les Jeux olympiques de Paris 2024, sans passer par la case Giro.
Une bonne nouvelle pour Van Aert (enfin), il devrait être en mesure de retrouver ses sensations pour cet été, un retour en forme nécessitant près de trois mois après la blessure. « Pour cet été, c’est possible. Après, c’est au niveau des douleurs que ça se jouer », compte tenu de la violence du choc.
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Autre source d’espoir pour le coureur de la Visma- Lease a bike, sa capacité à récupérer. Lors du Tour de France 2019, il avait été victime d’une chute qui aurait pu mettre fin à sa carrière, une barrière Vauban mal positionnée lui ayant arraché la moitié de la cuisse.
Malgré la gravité de la blessure, il avait repris la compétition fin décembre de la même année. « Les sportifs de haut niveau déjouent souvent les statistiques, il faut s’attendre à tout. On l’a bien vu avec Antoine Dupont. » Un nouveau contre-la-montre débute pour le Wout van Aert.
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