Le lait collecté en Normandie (18 millions de litres) est transformé en yaourts et desserts dans les laiteries Danone du Molay-Littry (Calvados) et de Ferrières-en-Bray (Seine-Maritime)
La filiale bio de Danone s’est engagée à payer un prix du lait qui rémunère ses quarante-huit producteurs normands sur la base minimum de deux Smic par mois. Un exemple à suivre, disent les éleveurs.
Ils pouvaient déjà compter sur le prix du lait bio le mieux rémunéré de France. Les quarante-huit producteurs normands des « Prés rient bio » (Danone) bénéficient désormais d’un prix minimum garanti de leur lait intégrant une rémunération équitable. En cette période de crise, les éleveurs laitiers ne boudent pas leur plaisir.
«Â On a reçu un prix du lait à 595 € la tonne, l’an dernier, et en 2024, on dépassera les 600 €/t » , se félicite Guillaume Hamel, éleveur laitier à Isigny-sur-Mer et administrateur de l’OP (organisation de producteurs) lait bio Seine et Loire (Danone, Lactalis, Olga, Montsûrs, Saint-Père et Sill). Ce prix du lait, supérieur à la concurrence, suscite des candidatures spontanées.
«Â On a établi une liste d’attente » , confie Jacinthe Brillet, la directrice générale des « Prés rient bio » (marque « Les 2 vaches »), présente le 15 février dernier, au Molay-Littry (Calvados), lors de la réunion de l’organisation de producteurs des « Prés rient bio » (Danone).
Lire aussi : « Départ du directeur général des Prés Rient Bio »
Conclu avec l’OP lait bio Seine et Loire, l’été dernier, le contrat « équitable » de cinq ans des « Prés rient bio » couvre 100 % des coûts de production du lait, indépendamment des aléas économiques (inflation) ou climatiques tout en assurant un revenu minimum (deux fois le Smic) aux quarante-huit producteurs. « Le prix moyen du lait est réactualisé tous les ans sur la base des coûts de production de vingt élevages. »
«Ã‚ 60 % des yaourts bio au prix du conventionnel »
En contrepartie, ils s’engagent à respecter un cahier des charges bio renforcé sur le modèle de l’agriculture régénératrice, elle-même synonyme de plus de haies (+ 50 % par rapport à la moyenne des bio), de pâturage (près de 300 jours), d’un développement de l’agroforesterie et d’une pratique encouragée du sans labour. « On donne les moyens financiers aux éleveurs d’assurer la transition agroécologique » , résume Jacinthe Brillet.
«Â La loi pourrait s’inspirer de ce contrat équitable et ainsi l’étendre aux autres industriels laitiers » , souligne Loïc Pérès, éleveur laitier au Molay-Littry (Calvados) et coprésident de l’OP lait bio Seine et Loire.
«Â C’est un contrat équitable et local , précise Jacinthe Brillet. On collecte le lait à 20 km maximum autour de notre usine (Danone) du Molay-Littry (dont le tiers de l’activité est en bio) et à 30 km maximum autour de celle de Ferrières-en-Bray (Seine-Maritime) . »
Fort de ses vingt références de yaourts et desserts lactés, les « Prés rient bio » ont maintenu leur position de leader national de l’ultra-frais bio en GMS (grandes et moyennes surfaces), « avec 25 % de parts de marché » . Mais la filiale bio de Danone en a fini avec les années de croissance à deux chiffres. « Notre chiffre d’affaires a baissé mais moins que les autres. Notre collecte laitière (18 millions de litres) n’a pas reculé pourtant l’année 2023 a été difficile pour la filière bio. »
La faute à la multiplication des labels « verts » concurrents, à la dilution du message « politique » de la bio. Au prix trop élevé ? « Non, 60 % de nos produits, les yaourts brassés, ne sont pas plus chers que les yaourts conventionnels » , rappelle Jacinthe Brillet. Plébiscités par les « consommateurs engagés », les « Prés rient bio » cherchent, à coups de pub télé (c’est nouveau), à séduire de nouveaux frigos. « Parce qu’on veut démocratiser la bio. »
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