Lors d’une audience, jeudi dernier, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Colmar a requalifié les faits de meurtre en homicide involontaire (Photo d’illustration). LP/Arnaud Journois
«Ã‚ C’est incompréhensible ». Près de deux ans après la mort de sa sÅ“ur, Sonia, mortellement blessé avec une arme àfeu par son conjoint en août 2022, Brigitte Schneider est sidérée. Son ancien beau-frère a été remis en liberté, ce samedi 20 avril, par la cour d’appel de Colmar (Haut-Rhin), a fait savoir Éric Lallement, procureur général près la Cour d’appel de Colmar au Parisien, confirmant des informations de RMC.
L’homme, qui a reconnu le tir mortel, mais qui a toujours a toujours affirmé qu’il s’agissait d’un accident en manipulant une arme à feu, était en détention provisoire depuis le 20 août 2022. Le 20 février 2024, le juge d’instruction avait rendu une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel pour requalifier le meurtre en homicide involontaire. Lors d’une audience, jeudi 18 avril, la Chambre de l’instruction de la cour d’appel de Colmar, saisie par la famille de Sonia, a confirmé la décision du magistrat instruction et a requalifié les faits.
Mais lors de l’audience, l’instance « a omis de statuer sur le maintien détention provisoire du mis en examen, de sorte qu’il a été remis en liberté au terme de l’audience », explique Me Fabien Arakelian, l’avocat de la famille de Sonia, auprès du Parisien. L’homme, désormais mis en examen pour « homicide involontaire », a donc été libéré dans l’attente de son procès.
Aucune mesure d’éloignement
«Ã‚ Comment on explique àla famille de Sonia que la personne, qui a commis les faits et qui les a reconnus, a été remise en liberté car trois magistrats n’ont pas ouvert un code de procédure pénale ? », s’insurge Me Fabien Arakelian, qui ajoute : « C’est rajouter de la violence àla violence ».
Mais plus qu’une omission, pour l’avocat, « c’est une faute » : « On peut commettre des faits de cette gravité sans être placé en détention provisoire ».
D’autant, qu’en plus d’omettre de statuer sur la détention provisoire du prévenu, aucune autre mesure n’a été prise à son encontre, dénonce l’avocat : « Il n’a aucun contrôle judiciaire, il peut habiter à côté de la famille de Sonia, il n’a aucune interdiction de port d’arme. On marche sur la tête. Ce dossier a été traité comme un accident de la route ».
« Je suis en colère contre la justice »
Du côté de la famille de Sonia, c’est l’incompréhension et la sidération. « Je ne comprends pas qu’on puisse le remettre en liberté », réagi Brigitte Schneider, la sœur de Sonia, auprès du Parisien. « Il a fait 18 mois de détention provisoire pour une vie. C’est comme si on la tuait encore une fois », s’insurge-t-elle.
«Ã‚ Je suis en colère contre la justice. Ce n’est pas normal une erreur aussi grave », explique Brigitte, estimant que la justice ne les traite pas comme « des êtres humains, mais comme des numéros de dossier ».
D’autant que l’homme, n’ayant aucune mesure de contrôle judiciaire, est totalement libre de ses mouvements : « Ça nous inquiète de le savoir en liberté. Moi, je ferme ma porte à clé, mes parents aussi. Et puis, imaginez s’ils le croisent en se rendant au cimetière ? », s’inquiète-t-elle.
Brigitte craint d’ailleurs que l’homme ne s’échappe : « On ne sait même pas s’il viendra au procès. Il pourrait prendre la fuite. Et s’il vient, il va arriver libre, comme si de rien n’était, sans menottes ». « Cet homme doit être jugé et enfermé », réclame Brigitte, qui ne pourra pas « faire son deuil » tant qu’il est « libre ».
Il sera jugé par le tribunal correctionnel de Mulhouse avant la fin de l’année 2024, a précisé au Parisien Éric Lallement, le procureur général près la Cour d’appel de Colmar. L’homme encourt jusqu’à cinq ans de prison.
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