Combien gagne-t-on après un diplôme d'école de commerce ?

Au sein des écoles de commerce, les écoles du groupe A (HEC, l’Essec…) raflent la mise.

Combien gagnent les jeunes diplômés ? C’est à ces questions que répond l’étude de WTW (assurances d’entreprises) réalisée à partir de la rémunération de 12.278 jeunes cadres. Les cadres en question ont tous au moins deux ans d’expérience, et leurs diplômes vont du bac + 2 au bac + 5 (écoles de commerce, écoles d’ingénieurs, universités, et filières spécifiques comme les Sciences Po de Paris et de province).

Les résultats ? Déjà, il faut savoir que selon WTW, le salaire moyen après deux ans d’expérience pour un BTS ou un BUT se monte à 31 000 euros annuels. Les titulaires d’une licence ou d’un master 1 universitaire gagnent 5 000 euros de plus, à 36 000 euros annuels. Qu’en est-il du côté des grandes écoles de commerce ? Au niveau global, leurs diplômés obtiennent un salaire médian de 42 000 euros, à égalité avec les titulaires d’un Master 2 universitaire. Soit 11 000 euros de plus que les titulaires d’un BTS. Un écart significatif, surtout si on le calcule à l’échelle d’une carrière (hors inflation et à pouvoir d’achat constant, et hors progression de carrière éventuelle). Sur une carrière de 42,5 ans, cet écart représente un surplus salarial de 467 500 euros. Mais WTW a optimisé l’étude en affinant sa granularité et donc sa précision : en effet, la société d’assurance a distingué trois groupes au sein de ces écoles, en fonction de l’importance de la rémunération obtenue par leurs diplômés.

Écoles de Commerce – Groupe A

HEC, Essec, ESCP BS, EM Lyon, Edhec BS

Écoles de Commerce – Groupe B

Skema BS, Neoma BS,Grenoble EM, Kedge BS, Audencia, TBS, Iéseg,

Écoles de Commerce – Groupe C

Montpellier BS, IMT BS, Rennes School of Business, Essca, Inseec, EM Strasbourg,ICN BS, ESCE BS, EMLV

Au sein des écoles de commerce, certaines écoles appartiennent au groupe A (HEC, l’Essec…). D’autres au groupe B (Kedge, Neoma, Iéseg…) et d’autres au groupe C (EMLV, ICN, Essca…). Pour les écoles de commerce du groupe A, les jeunes diplômés reçoivent 43 000 euros de salaire annuel médian, ceux des écoles du groupe B perçoivent 40 000 euros, et celles du groupe C 38 000 euros. Des différences sensibles, puisqu’à l’échelle d’une carrière, les 3 000 euros de différence entre une école du groupe A et une école du groupe B représentent un différentiel de 127 000 euros (et, encore une fois, sans tenir compte ni de l’inflation, ni de la progression de carrière éventuelle).L’écart est encore plus flagrant entre une école du groupe A et une école du groupe C : 212 500 euros.

La différence de tarif entre les écoles du groupe A et du groupe B est amortie rapidement

Les écoles du groupe A creusent l’écart aussi au niveau de leurs tarifs. La moyenne du coût de la première année de PGE (programme grande école) des “trois grandes” (HEC, Essec et l’ESCP) se monte ainsi à 18 000 euros, contre 12 000 euros en moyenne pour l’ensemble des 37 écoles de notre classement des écoles de commerce. Soit 18 000 euros de plus pour trois ans de scolarité (et encore, sans tenir compte de l’alternance). La bonne nouvelle est que ce surcoût est amorti au bout de quelques années seulement de vie professionnelle. Et il est largement compensé par le différentiel perçu sur l’ensemble d’une carrière (hors accidents de parcours ou réorientations professionnelles). Pour résumer simplement : le surcoût du cursus d’une école du groupe A par rapport au coût de celui d’une école du groupe B ou C est en moyenne de 18 000 euros, mais le “surplus salarial” sur toute une carrière peut se monter à plus de 200 000 euros (hors inflation et progression de carrière éventuelle).

Le salaire seul ne suffit plus

Reste que le salaire, nous l’avons dit, n’est pas le seul critère lors du choix d’un employeur par les diplômés. Ce qui explique que beaucoup d’entreprises mettent en avant d’autres avantages pour fidéliser leurs jeunes recrues. «Dans un contexte de versatilité des jeunes talents, la rémunération attractive seule ne suffit plus à les retenir, d’autant que la hausse des prétentions salariales n’est qu’une réponse à l’augmentation du coût de la vie, souligne Radia Rafil, experte en data intelligence au sein de WTW en France. Les entreprises doivent donc redoubler d’efforts pour offrir une expérience collaborateur qui réponde à leurs attentes en termes de flexibilité, d’évolution de carrière et de quête de sens».