Climat : polluez-vous vraiment quand vous partez en vacances en avion ?
D’après la récente enquête de Booking.com, 45% des voyageurs estiment qu’il est important de se déplacer de manière durable, même si ce n’est pas leur priorité lorsqu’ils planifient des vacances. Mais à quel degré polluez-vous lorsque vous voyagez par avion ?
Néel s’est engagé à ne plus prendre l’avion pour des séjours de moins d’un mois et enfourche quotidiennement son vélo pour se rendre au travail. Pourtant, en tant que tôlier formeur dans la restauration de véhicules anciens, il tient fermement à limiter son empreinte carbone lors de ses déplacements . «Je crois à l’effort collectif. Même s’il aurait fallu s’y prendre il y a 30 ans, je suis sincèrement convaincu qu’on peut limiter la casse», estime le jeune homme. Les chiffres sont pourtant impressionnants : selon le Groupe d’action du transport aérien (ATAG), il y a en moyenne plus de 100 000 vols par jour dans le monde, sachant qu’en haute saison, ce chiffre peut être multiplié par deux.
D’après l’enquête de Booking.com, menée auprès de plus de 30 000 personnes provenant de 34 pays et territoires différents , 33% des sondés pensent que les dommages déjà causés sont irréversibles, et que leurs choix n’y changeront rien. . De plus, 25% estiment même que le changement climatique n’est pas si grave qu’on le dit. Mais alors, est-il encore possible d’agir à son échelle ?
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Les déplacements en avion, c’est 6,8% des émissions de CO2 du territoire français
«C’est simple, quand un passager fait un aller-retour entre Paris et New-York en avion, il produit 2 tonnes de CO2. C’est à peu près ce qu’il devrait émettre par an pour respecter les Accords de Paris», analyse Alexis Chailloux, responsable transport au sein du réseau Action Climat. Mais pour le spécialiste qui n’a pas pris l’avion depuis 2018, cela ne signifie pas qu’il ne faut plus jamais monter à bord d’un avion. Le problème réside dans le fait que les deux tiers des vols sont réservés à des loisirs, principalement des vacances. Seul le tiers restant se déplacerait en avion pour le travail ou la famille, selon lui. C’est d’ailleurs ce qui a motivé le collectif Atterrissons d’urgence, qui milite pour une réduction du trafic aérien, à bloquer l’aéroport de Montpellier en 2020: « Il faut absolument plafonner le nombre de mouvements aériens (décollages, atterrissages). A Montpellier, il y en a environ 20 000 par an», s’inquiète Stuart, l’un de ses membres.
La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) estimait en 2021 que les déplacements en avion étaient responsables de 6,8% des émissions de CO2 émis sur le territoire français. Toutefois,, il se pourrait que l’impact de la circulation aérienne soit bien plus important, car ces chiffres ne prendraient en compte que la pollution liée au CO2. Or, «les traînées blanches que laissent les avions dans le ciel ne sont pas dûes au gaz à effet de serre. Pourtant, elles agissent comme une couverture, qui empêche les rayons du soleil de repartir du sol et réchauffe l’atmosphère», explique Alexis Chailloux. Bien que leurs effets soient difficiles à évaluer, certaines études estiment qu’il faudrait multiplier par trois les statistiques de la DGAC pour mesurer l’empreinte carbone liée à l’aviation.
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«Il ne faut pas tout faire peser sur la responsabilité des voyageurs»
Mais les vacanciers peuvent-ils se permettre de voyager en train plutôt qu’en avion ? Si certains sont prêts à accepter un voyage plus long par voie ferroviaire, tous ne peuvent cependant pas se permettre de payer davantage. C’est ce que met en lumière le rapport de 2023 de Greenpeace : en Europe, les billets de train sont deux fois plus chers que les billets d’avion pour le même trajet. «C’est le monde à l’envers, on incite financièrement les voyageurs à emprunter un mode de transport polluant. C’est pourquoi il ne faut pas tout faire peser sur la responsabilité des voyageurs», tempère Alexis Chailloux.
L’écart de prix est essentiellement dû à deux facteurs, dont le premier est l’absence de taxe sur le carburant des avions, le kérosène. «Historiquement, c’est la Convention de Chicago qui a interdit cette taxe depuis 1944 pour favoriser les échanges internationaux après les guerres», explique Stuart. L’autre raison, moins connue du grand public, est l’absence de TVA sur les billets d’avion à l’international. «Sur un billet d’avion Paris-Barcelone, il y a 0% de TVA, alors que même les produits de première nécessité sont taxés en France», constate le responsable transport d’Action Climat. L’une des solutions pour limiter les déplacements en avion, selon lui, serait d’augmenter le prix de l’éco-contribution au décollage (la taxe Chirac), qui est seulement d’environ 2,5 euros par billet en France, contre 30 euros aux Pays-Bas.
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