Paris XVIe, le 19 avril 2024. Le secteur avait été bouclé par les forces de l’ordre après l’intrusion du sexagénaire dans le consulat. LP/Carole Sterlé
Il dit avoir voulu « faire peur » et se « venger » du pouvoir iranien. Ce lundi, l’homme qui a fait irruption, vendredi 19 avril, au consulat d’Iran dans le XVIe arrondissement, avec un gilet d’explosif factice a été condamné à 10 mois de prison avec sursis par le tribunal de Paris. Connu de la justice pour avoir tenté d’incendier le bâtiment en septembre 2023, Nicolas K., opposant politique de 61 ans qui a fui son pays en 1979, lors de la révolution islamique, a également écopé d’une interdiction de paraître au consulat et dans l’arrondissement pendant 2 ans.
Ce jour-là, en début d’après-midi, la police est prévenue qu’un homme a fait irruption au sein du consulat muni d’un gilet d’explosif. En réalité, il s’agit de grenades factices. Très vite, le quartier est bouclé en attendant l’intervention de la brigade rapide d’intervention (BRI). Selon plusieurs témoins présents dans la salle d’attente du consulat, Nicolas K. se lève, exhibe le gilet et fait tomber plusieurs drapeaux de la république islamique avant d’entamer un discours d’opposition au pouvoir en place.
« Très calme »
D’après les personnes présentes, l’homme est « très calme » et ne fait pas preuve d’agressivité à leur encontre. Si certains décident de quitter les lieux, beaucoup comprennent rapidement qu’il s’agit de « grenades en plastique » et relèvent la « détresse » du sexagénaire. Une femme indique toutefois qu’elle pense l’avoir entendu dire : « Je vais me faire exploser ». « J’ai envie de mourir, je suis à bout », aurait-il également lancé en persan en menaçant de « tirer la ficelle » de son gilet.
Devant eux, il évoque aussi le sort de ses proches. « Jeudi soir, on m’a appelé pour me dire que mon cousin avait été pendu par le régime et que ma sœur avait été arrêtée », explique-t-il ce lundi devant le tribunal. Finalement, un homme parvient à le calmer et le convainc d’abandonner son gilet factice et de se rendre à la police. Dans la foulée, des perquisitions sont menées à son domicile en Essonne. Mais là encore, ce sont armes factices – des pistolets en plastiques – qui sont retrouvées par les enquêteurs.
Et s’il est inscrit dans un stand de tir, son instructeur le décrit comme très peu assidu et mauvais tireur. À l’audience, cet homme aux cheveux et à la barbe grise, qui souffre de problèmes de santé, répète son opposition « à ce gouvernement islamique » d’Iran. Mais il nie avoir menacé de mort qui que ce soit. « Ces armes, ce sont des jouets pour enfants (…) Je voulais juste les intimider et faire fermer cette ambassade de terroristes, précise Nicolas K., dans un discours décousu. Si j’avais voulu commettre un acte si grave, je serais venu avec ce qu’il fallait. »
Une tentative d’incendie en 2023
Son avocate a d’ailleurs demandé la relaxe sur les faits de menaces de mort et de violences pour lesquelles il était poursuivi. « Aucune menace n’a été proférée contre le personnel. Quant aux témoins, il y en a trois sur cinq qui ont compris qu’il s’agissait d’armes factices. Il s’est même excusé auprès de l’ambassadeur », insiste Me Louise Hennon. Et d’ajouter que « personne ne s’est présenté aux policiers en disant avoir vécu un traumatisme ». Selon elle, son acte relève davantage de la « liberté d’expression » que du délit. « Un droit fondamental », appuie-t-elle.
De son côté, le procureur note un « acte de désespoir » et un « effondrement psychologique qui paraît évident ». « Mais qu’ont pensé les gens qui l’ont vu arriver cet homme avec des grenades ? », interroge le représentant du ministère public. « Ce n’est pas de la résistance politique mais des infractions de droit commun ». Et de rappeler que ce n’est pas la première fois que Nicolas K. cible le consulat iranien. Le 9 septembre dernier, ce dernier avait tenté de mettre le feu au bâtiment à l’aide de résidus de pneus.
Nicolas K. avait été condamné à huit mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire de deux ans. Une peine assortie d’une interdiction de paraître dans le XVIe arrondissement de Paris et de manifester dont il a fait appel. « C’est l’escalade. Et peut-être que la prochaine fois, il passera à l’acte, suggère le procureur. En tout cas, c’est une question qui peut se poser ». En guise de peine complémentaire, il a été condamné à une obligation de soins et une interdiction de porter une arme.
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