Un an de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité ont été requis mercredi à Marseille contre le sénateur du parti d’extrême droite Reconquête! des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier, jugé pour l’embauche de son fils lorsqu’il était maire d’un secteur de la ville.
Sénateur français d’extrême droite “Reconquête !” du parti, Stéphane Ravier, s’exprime lors d’un meeting du parti d’extrême droite français “Reconquête !” parti politique avant les prochaines élections du Parlement européen, à Palavas-les-Flots, dans le sud de la France, le 6 avril 2024.
“Il n’y a absolument rien de normal avec le fait d’obtenir un emploi public par le biais d’une intervention privée”, a justifié le procureur Mathieu Vernaudon, estimant que le délit de prise illégale d’intérêt était caractérisé et requérant également 20.000 euros d’amende.
Pour lui, “Stéphane Ravier est bien intervenu dans le recrutement et le renouvellement des contrats de son fils”, lequel bénéficie aujourd’hui d’un “emploi à vie dans la fonction publique territoriale”, en sollicitant notamment le directeur de cabinet du maire de droite de l’époque, Jean-Claude Gaudin (Les Républicains). Le procureur a réclamé également 20.000 euros d’amende pour Stéphane Ravier.
8 mois de prison avec sursis requis pour son fils
Pour son fils, Thomas Ravier, il a requis huit mois de prison avec sursis, 10.000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de cinq ans. Thomas Ravier avait été embauché en 2015 au service Espaces verts de la mairie du 7e secteur (13e et 14e arrondissements) de Marseille, dont Stéphane Ravier était maire depuis l’élection de 2014, à l’époque sous l’étiquette Front national (devenu Rassemblement national), avant de devoir céder son fauteuil en 2017 pour cause de cumul de mandats.
Stéphane Ravier, qui était le seul sénateur du RN, a rallié le parti d’Eric Zemmour en février 2022. Son fils a été titularisé à son poste en janvier 2020, avant les élections municipales qui ont fait basculer la mairie de Marseille à gauche, après quatre mandatures de Jean-Claude Gaudin.
“Monsieur Ravier conteste formellement les faits qui lui sont reprochés, et l’infraction qui lui est opposée n’est absolument pas caractérisée”, avait déclaré en janvier son avocat Me Julien Pinelli.
En février, le sénateur Ravier avait été condamné à une amende de 3.000 à Marseille pour diffamation à l’encontre de l’ONG de secours en mer SOS Méditerranée, condamnation dont il a fait appel. Il avait également été condamné en décembre à Lyon à une amende de 10.000 euros pour injure publique à l’encontre d’un avocat dans un message posté sur X pour commenter un verdict de la cour d’assises du Rhône.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence doit de son côté se prononcer le 18 juin sur une affaire de poursuite pour diffamation à caractère racial dans laquelle le parquet avait fait appel d’une relaxe du sénateur, poursuivi également après un post sur le réseau social X.
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