Rouge à lèvres, mascara, BB crème... L'application Yuka épingle de nombreux produits cosmétiques

Les dépenses de maquillage et notamment de rouges à lèvres ont baissé depuis la crise sanitaire

Le produits que l’on s’applique sur la peau ne sont pas sans danger pour notre santé. Les principaux résultats d’une étude menée par le cabinet VERTONE et publiée ce jeudi 11 janvier en témoignent.

Selon ces travaux, 46% des produits de maquillage sont jugés “médiocres” et 29% “mauvais”, en se basant sur les critères de notation de l’application Yuka. A l’inverse, seuls 5% sont jugés “bons” et 19% “excellents”.

Quant aux articles de soin, comme les crèmes, les sérums ou les huiles pour le corps, ils obtiennent des notes moyennes légèrement supérieures puisqu’ils sont 16% à être classés “mauvais”. La proportion d’articles “excellents” à 38% dépassent celles des articles médiocres 34%.

Pour arriver à ce résultat, le cabinet a passé en revue 433 articles du rayon cosmétique divisés en deux catégories (soin et maquillage) et issus de 20 marques différentes : cinq marques de distributeurs, douze marques nationales et trois marques de parapharmacie.

Des ingrédients “à risque” pour la santé

Pour mesurer la qualité de ces produits, VERTONE a utilisé l’application Yuka. Lancée en 2017, la plateforme analyse la composition des produits et leur attribue une note sur 100. Entre 75 et 100, il est considéré comme “excellent”, entre 50 et 74, il est “bon”, entre 25 et 49, il est classé “médiocre”, et “mauvais” entre 0 et 24.

“La note dépend du niveau de l’ingrédient avec le plus haut niveau de risque présent dans le produit”, précize Yuka sur son site.

L’outil classe l’ensemble des ingrédients d’un produit en plusieurs catégorie: ceux qui présentent un risque élevé, un risque modéré, un risque limité ou considérés sans risque.

Les produits contenant un seul ingrédient présentant un risque modéré sont systématiquement relégués à une note inférieure à 50 et sont donc classés “médiocres” ou “mauvais”. Les articles composés d’au moins un ingrédient présentant un risque élevé sont quant à eux automatiquement classés “mauvais”.

“C’est ensuite la présence d’autres ingrédients qui déterminera précisément la note parmi la fourchette définie”, précise Yuka.

Les rouges à lèvres et les mascaras, les plus mal notés

“Dans quasiment tous les typologies d’articles de maquillage (rouges à lèvres, fonds de teint, fards à paupière, blush, etc, NDLR), plus de 70% de produits ressortent médiocres ou mauvais”, indique Charlélie Bensoussan, partner retail et marques chez VERTONE.

Dans cette catégorie make up, ces tests ont permis de montrer que les produits les plus risqués pour la santé étaient les rouges à lèvres. Tous sont ressortis de ces tests “médiocres” ou “mauvais”, avec une note moyenne de 24/100.

Quant aux mascaras, à peine mieux, ils sont 95% à être classés “médiocres” ou “mauvais”.

Au sein du rayon soin, c’est la BB crème qui obtient la moyenne la plus faible (36/100). A l’inverse, les produits de soin les mieux notés sont les crèmes de nuit “spéciales peaux sèches” avec une note moyenne de 71/100.

Enfin, dans la catégorie maquillage, les blush obtiennent la meilleure note avec une moyenne de 62/100.

Dioxyde de titane et perturbateurs endocriniens

Parmi les substances qui font baisser les notes Yuka de ces produits, figure le dioxyde de titane. “Il connaît de nombreuses applications puisqu’on le retrouve dans l’alimentation, les produits cosmétiques ou encore dans les médicaments”, indique Yuka sur son site.

“Selon sa forme, le dioxyde de titane est traité de façon différente par Yuka. Sans nanoparticule, il est considéré comme à “risque limité”, détaille Charlélie Bensoussan.

“Quand il est présent dans des produits qu’on risque d’avaler comme le dentifrice, le risque est modéré. Enfin, sous forme de nanoparticules, il est classé “risque élevé””, poursuit-il.

“Selon plusieurs études, ces molécules de très petite taille pourraient passer différentes barrières physiologiques, comme la barrière cutanée, et pénétrer dans l’organisme. (…) Elles peuvent pénétrer dans certaines parties du corps et pourraient alors s’y accumuler”, développe Yuka.

Les cires synthétiques, que l’on retrouve dans de nombreux produits cosmétiques, représentent un risque modéré ou limité.

“Enfin, des conservateurs sont ajoutés dans les crèmes ou les rouges à lèvres pour empêcher le développement des micro-organismes comme ils sont des produits à longue conservation”, ajoute l’expert. Ils sont au moins classés comme des substances à risque modéré.

Les perturbateurs endocriniens ou les substances cancérigènes vont être classés comme “à risque élevé”.

“Le risque dit limité correspond plutôt à des irritants ou des allergènes qui ont des propriétés inconvenantes sans effet plus grave pour la santé”, rapporte Charlélie Bensoussan.

Les marques distributeurs, les meilleures élèves

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les marques de parapharmacie, comme Clarins, Avene ou Caudalie, ne proposent pas les produits les moins à risque. Les marques de distributeurs, comme Sephora, Marionnaud, Yves Rocher, Kiko, Monoprix, qui sont d’ailleurs souvent moins chères, font mieux qu’elles et obtiennent les meilleures notes en moyenne, tous produits confondus.

Quant aux marques nationales, parmi lesquelles figurent Chanel, Dior L’Oréal, Bourjois, Maybelline, Fenty Beauty, même si certaines s’en sortent mieux, au global, leurs produits sont en moyenne les moins bien notés, derrière la parapharmacie.

“Notre analyse se base sur le panier le plus classique, c’est-à-dire que pour chaque typologie de produits, nous avons analysé le produit phare de chaque marque”, explique Charlélie Bensoussan.

“Mais les marques nationales de maquillage proposent souvent des alternatives de rouges à lèvres ou de fonds de teint plus “clean” que nous n’avons pas pris en compte ici”, nuance-t-il.

Pour avoir plus d’information sur la composition de vos produits cosmétiques et leur effet sur votre santé, vous pouvez télécharger l’application Yuka ou INCI Beauty. Le site Quechoisir.org met aussi à disposition une liste, régulièrement mise à jour, de produits de maquillage ne présentant pas de risque pour la santé des adultes, des enfants et des bébés in utero.