En reconnaissant un risque de génocide, la Cour internationale de justice rappelle que la guerre menée depuis octobre par Israël est incompatible avec le respect des règles élémentaires de protection des civils et nourrit une dynamique dangereuse.
Une routine macabre s’est installée à Gaza. La comptabilité des morts et des blessés s’est perdue, alors qu’elle poursuit une marche folle. La vie suspendue de plus de 2 millions de personnes qui manquent de tout ne rencontre plus guère que le fatalisme. Beaucoup jugeront peu probable que les ordonnances rendues le 26 janvier par la Cour internationale de justice (CIJ) parviennent à ébranler un mur d’indifférence. Ces ordonnances sont théoriquement contraignantes et sans appel, mais la CIJ n’est pas en mesure de les faire respecter. Elles rappellent pourtant des principes qu’Israël devrait s’honorer de respecter au lieu de leur opposer son mépris.
Gaza : la Cour internationale de justice appelle à protéger les Palestiniens contre un « risque réel et imminent » de génocide
La CIJ ne s’est pas prononcée vendredi sur le fond de la saisine de l’Afrique du Sud. Cette dernière estime que l’opération militaire conduite par Israël en riposte aux massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas encourt une qualification de génocide. Cette très lourde accusation nourrit logiquement une virulente controverse compte tenu de l’origine de ce concept juridique.
La Cour a, en revanche, enjoint à l’Etat hébreu de faire tout son possible pour « empêcher la commission de tout acte entrant dans le champ d’application » de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, et de prendre « toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l’incitation directe et publique à commettre le génocide ». Une recommandation bienvenue étant donné les propos inquiétants émanant de la coalition gouvernementale la plus à droite de l’histoire d’Israël.
Les débats devant la CIJ remuent les mémoires palestinienne et israélienne
La CIJ a également demandé à Israël de prendre « des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles ils sont confrontés ». Cela devrait aller de soi, surtout de la part d’un Etat qui revendique une forme d’exemplarité en dépit des entorses au droit international dont il ne cesse de se rendre coupable.
Machine à broyer
On ne peut qu’observer que la guerre menée depuis octobre dans l’un des territoires les plus pauvres et les plus surpeuplés du monde est incompatible avec le respect des règles élémentaires de la protection des civils en période de conflit armé, et qu’elle nourrit une dynamique dangereuse.
En se fixant l’objectif de détruire le Hamas, Israël a en fait mis en marche une machine à broyer Gaza et ses habitants. Cette évidence n’a cessé de se vérifier au fil des semaines, et désormais des mois. Depuis la fin d’une courte pause humanitaire, début décembre, aucun otage israélien enlevé le 7 octobre n’a été libéré et aucun dirigeant du Hamas n’a été capturé, ou tué. En revanche, les destructions qui ont ravagé le nord de la bande de terre se sont étendues au sud, plus de 10 000 morts palestiniens se sont ajoutés à une interminable liste, sans même parler de blessés privés de soins, et le nombre de soldats israéliens tués au combat a plus que doublé.
Ce constat d’impasse est partagé publiquement par un membre du cabinet de guerre israélien, Gadi Eisenkot, ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, qui a perdu un fils et un neveu dans les combats. L’attaque du Hamas, puis les décimations de l’armée israélienne ont placé le conflit israélo-palestinien sur une trajectoire condamnant deux peuples à un drame sans fin. Tout doit être mis en œuvre pour y résister. Entendre la justice internationale est un indispensable préalable.
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