« Challengers » : Zendaya dans un triangle amoureux à l’US Open

«Ã‚ Challengers » : Zendaya dans un triangle amoureux à l’US Open

«Â Luca Guadagnino nous disait que Challengers était un film très sexy et, dans son message, il devait y avoir six ou sept y à sexyyyyyyy », racontent, amusés, les célèbres musiciens de Nine Inch Nails, Trent Reznor et Atticus Ross ? oscarisés pour la BO de The Social Network de David Fincher ?, qui venaient à peine de terminer pour lui la musique de Bones and All.

Sollicités de nouveau, ils ont sorti leur « boîte à outils » et composé une étourdissante partition propulsant les spectateurs dans un film tout aussi étourdissant qui n’a pas peur d’explorer les situations et les sentiments extrêmes de ses trois personnages, loin des schémas aseptisés, formatés, prévisibles, et habituels de Hollywood.

Challengers, c’est l’histoire électrisante de deux amis d’enfance devenus champions de tennis : Patrick (Josh O’Connor, remarqué dans The Crown), plutôt sûr de lui, et Art (Mike Faist, le Riff de West Side Story), plus réservé. On les surnomme « le Feu et la Glace ». Ils ont à peine 18 ans, se préparent à l’US Open et tombent, au même moment, amoureux fous d’une championne de tennis au caractère bien trempé, l’irrésistible Tashi (Zendaya). Elle va bouleverser leur vie en les entraînant dans une folle aventure sportive et sentimentale.

« Deal érotique »

N’est-ce pas elle qui les rejoint dans la chambre qu’ils partagent, leur proposant une sorte de « deal érotique » et les révélant à eux-mêmes ? Vont-ils être piégés par cette Vénus dont le jeu de jambes leur fait tourner la tête ? Difficile de lui résister, c’est elle qui mène l’échange de bout en bout. De ce triangle amoureux, Luca Guadagnino tire un match dominé haut la raquette par la performance de Zendaya, la nouvelle coqueluche d’Hollywood.

L’actrice de 27 ans, d’origine zimbabwéenne par son père et germano-écossaise par sa mère, incarne avec naturel et sensualité cette championne qui a la rage de gagner. Sur un court, elle est redoutable. En privé, c’est un ouragan de charme, qui ne cesse de fasciner ses deux amis-amants.

À LIRE AUSSI À la découverte de la French Connection de « Dune : deuxième partie » Mais cette euphorie qui règne entre eux ne durera pas. Dans ce récit qui brouille les pistes, passé et présent s’entrechoquent, des tensions surgissent, et la situation se complique lorsque, treize ans plus tard, Patrick et Art s’affrontent lors d’un spectaculaire match de qualification qui sert de fil rouge à tout le film. Leur amitié n’a pas résisté à l’amour qui les lie à Tashi.

De la sueur, de la passion et du sexe

Celle-ci, depuis les tribunes, observe ce combat de titans dont l’enjeu n’est pas seulement sportif. Et pour cause : après avoir choisi Patrick, Tashi a, par la suite, épousé Art, dont elle a une fille. Reconvertie en coach après une blessure sévère, elle prépare celui-ci à jouer face à Patrick, qui n’a rien oublié et menace l’équilibre du couple. C’est le moment où l’ex-ado star de Disney, la Fremen vengeresse du diptyque Dune, se transforme en machine de guerre, prête à tout pour offrir la victoire à son mari.

À LIRE AUSSI Cinéma : ces 10 films à ne pas manquer en 2024De la sueur, de la passion et du sexe, c’est le cocktail audacieux de Luca Guadagnino, toujours animé par la notion de désir et la complexité des rapports humains depuis son premier film, Call Me by Your Name. Dans Challengers, il est servi par le scénario pointu, singulier, du dramaturge Justin Kuritzkes, qui imbrique habilement les jeux du tennis et de l’amour. Et ce qui pourrait virer au mélo n’est qu’un prétexte pour explorer non sans humour les battements de c?ur de trois jeunes gens rattrapés par le temps et l’âge adulte.

«Â Challengers », de Luca Guadagnino (Etats-Unis, 2024), 2 h 11, avec Zendaya, Josh O’Connor, Mike Faist? En salle le 24 avril.