Les joueuses ne sont même plus choquées. « Ce genre de couac, c’est tout le temps », avance Makamte Fabiola, joueuse au Montpellier 3M et membre de l’équipe nationale du Cameroun. Mais ce coup-ci, la sanction est lourde : pas de JO. Les joueuses de hand camerounaises devaient s’envoler le 11 avril pour Debrecen (Hongrie) afin de tenter de décrocher un ticket pour Paris 2024 lors d’un Tournoi de qualification olympique. Elles resteront, déçues et remontées, aux portes de l’avion, se faisant remplacer par l’équipe du Royaume-Uni.
« L’équipe nationale du Cameroun n’a pas respecté les documents requis pour l’obtention du visa pour se rendre en Hongrie àtemps pour participer au Tournoi de qualification olympique (TQO) féminin », a affirmé la fédération internationale de handball (IHF) dans un communiqué le 9 avril. Le lendemain, la fédération nationale de handball du pays confirme. « La FECAHAND a le regret de confirmer la non-participation de l’équipe au tournoi qualificatif des JO ».
« C’est une déception de ne pas pouvoir aller au bout de ses chances, de se voir imposer un résultat qu’on ne contrôle pas, avance Makamte Fabiola, qui, blessée, n’était pas dans la sélection ce coup-ci. Beaucoup diront qu’on n’avait aucune chance de s’en sortir mais les filles y croyaient. On sort d’un bon mondial, on a tenu tête àdes adversaires de taille. Il y avait de la place. Même sans parler de victoire, c’est toujours un plus d’aller faire jouer des grosses équipes ».
« Des documents n’ont pas été validés : lesquels ? pourquoi ? comment ? On ne sait pas »
Les Lionnes avaient terminé deuxième au TQO dames de Luanda 2023 en octobre dernier. Elles s’étaient qualifiées à cette occasion pour celui d’avril auquel elles n’ont finalement pas mis les pieds. Et ce « Malgré tous les efforts déployés par la Fédération hongroise et la Fédération Internationale de Handball, le ministère hongrois des Affaires étrangères et l’ambassade d’Allemagne à Yaoundé, au Cameroun, au cours des dernières semaines », précise l’IHF. Même son de cloche du côté de la FECAHAND. « Cette décision a été prise malgré tous les efforts déployés par l’État du Cameroun et la Fédération ». Alors, à qui la faute ?
L’ex-internationale de handball Karichma Ekoh réagit suite à la non participation de son ancienne équipe au TQO pour Paris 2024. Elle a quitté l’équipe du Cameroun en 2021.
« C’est étrange, voilàce qu’on s’est dit avec les filles, avance Makamte Fabiola. La compétition est prévue depuis le Mondial, on l’attend depuis octobre, ce sont les mêmes joueuses, l’équipe n’a pas changé. On sait juste que des documents n’ont pas été validés : lesquels ? pourquoi ? comment ? On ne sait pas. C’est bizarre. » Elles attendent des explications de la fédération, qui, contactée, n’a pas répondu ànos sollicitations.
« Il y a une grosse responsabilité de la part de notre Fédération »
La FECAHAND affirme dans son communiqué avoir multiplié les initiatives pour obtenir un rendez-vous au consulat d’Allemagne, chargé des visas. Qui l’aurait congédié sans examiner les dossiers faute d’attestation d’assurance. « Alors que le porteur était à l’extérieur » prêt à les mettre à disposition.
« C’est injustifiable, avance Paola Ebanga, demi-centre de l’équipe camerounaise. Il y a une grosse responsabilité de la part de notre Fédération qui s’y est pris très tard pour faire les demandes. ». À deux jours de l’évènement, elles n’avaient toujours pas leur billet d’avion. Raison pour laquelle la joueuse, bien que sélectionnée pour le TQO, avait décliné.
« Le problème est aussi au niveau de l’État, ajoute-t-elle. Si notre sport était pris au sérieux, ça ne serait pas arrivé ». L’évènement n’est pas isolé. Manque d’organisation, primes non payées : la Fédération multiplie les dérapages. Abba Oumate, son président, a présenté des excuses aux joueuses qui exigent du changement.
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