Ce que l'on sait des pilotes ukrainiens actuellement en formation sur une base aérienne française

En attendant les F-16, l’Ukraine et ses alliés ont démarré la formation des pilotes qui prendront les commandes de ces avions de combat. Le sujet est l’un des plus sensibles puisqu’il va ouvrir un nouveau chapitre de cette guerre qui a démarré en février 2022 avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Quelques informations commencent à être dévoilées.

La France ne fournira pas, pour l’instant, d’avions de chasse, mais participe déjà à la formation de dix pilotes ukrainiens sélectionnés par leur état-major. Ils ont entre 20 et 22 ans. Six sont encore en formation au Royaume-Uni pour maîtriser l’anglais, langue indispensable aux pilotes de l’Otan, et apprendre les bases de l’aéronautique.

Les quatre autres maîtrisent la langue et ont une petite expérience du pilotage d’avions civils ou d’entraînement sur les avions d’entraînement L39 de l’aviation ukrainienne. Ils se trouvent actuellement sur une base aérienne du sud-ouest de la France pour apprendre le combat aérien, comme l’avait déjà révélé Sébastien Lecornu, ministre des Armées. Pourquoi aucun pilote confirmé parmi eux? Les aviateurs d’expérience sont restés en Ukraine et pilotent les appareils de la flotte.

Deux F-16 de l’Otan lors d’un exercice en Pologne.

Formation sur Alpha Jet avant le F-16

Les nouveaux aviateurs ukrainiens seront formés comme le sont les pilotes français de l’armée de l’Air et de l’Espace ou de l’aéronavale, mais en deux fois moins de temps. Les sessions se dérouleront sur simulateurs, mais aussi les Alpha Jet retirés du service pour être remplacés par les nouveaux Pilatus PC-21. Les élèves pilotes devront effectuer 80 heures de vol avant d’aller s’entraîner sur F-16.

L’Alpha Jet est un “biréacteur biplace en tandem d’entraînement et d’appui tactique, conçu pour la formation des armées de l’Air française et allemande”, explique Dassault Aviation qui a réalisé cet avion avec Breguet. Une quarantaine d’appareils a été mise à la disposition des formateurs pour leur enseigner les techniques de combat aérien. La France a mis à disposition une trentaine de formateurs français, pour la grande majorité, et quelques étrangers.

Ce n’est qu’après ce stage d’environ six mois que les élèves seront initiés au pilotage de F-16, soit aux États-Unis, soit dans l’un des pays d’Europe qui disposent de ces appareils américains.

45 F-16 promis à l’Ukraine

Cet été, 45 F-16 devraient être livrés à l’armée ukrainienne. Selon une note de l’Ifri, le Danemark en fournira 19, six en fin d’année, huit en 2024 et cinq en 2025. La Norvège en a proposé 22, le restant proviendra des Pays-Bas et de Belgique. Ce n’est pas la première fois que l’Ukraine recevra des avions de combat de ses alliés.

L’an dernier, la Slovaquie et la Pologne ont déjà donné des Mig-29 sur lesquels ont été installés les missiles longue portée Storm Shadow britanniques et Scalp français. Cet armement devrait être adapté sur les F-16 sans grande difficulté, selon un expert.

Si les pilotes sont formés en Europe [la France n’en forme qu’une partie], les équipes techniques, parmi lesquelles les mécaniciens, sont vraisemblablement formés aux Etats-Unis. Pour chaque appareil, une douzaine de personnes sont nécessaires, pilotes compris. Ces équipages ne seront pas opérationnels avant la fin de l’année, voire début 2025. Ce temps sera aussi nécessaire pour produire l’armement nécessaire au combat aérien.