« Ce match montre notre force de caractère » : le PSG, une équipe qui refuse la défaite

Gonçalo Ramos et Achraf Hakimi ont sonné la révolte parisienne samedi soir face au Havre. Icon Sport/Anthony Bibard

Et d’un coup, une véritable mêlée se forme à proximité du banc de touche du PSG. On joue la 95e minute et Gonçalo Ramos vient de s’envoler dans les airs pour aller décocher une tête croisée délicieuse permettant à son équipe de recoller au score (3-3). Le Parc des Princes s’embrase, explose de joie, crie de rage pour exprimer son bonheur de voir son équipe fétiche ne jamais lâcher l’affaire. Au bord du terrain, les mêmes scènes d’ivresse avec un staff technique en effusion et se sautant dans les bras comme si leur équipe venait de remporter la finale de la Ligue des champions.

Ce n’était qu’un match de Ligue 1, contre un adversaire, Le Havre, luttant pour le maintien, même si l’enjeu était fort avec un titre de champion de France à valider et qui lui échappe encore pour l’instant. Mais l’attitude des membres de l’équipe de Luis Enrique et celle de Gonçalo Ramos, en train de hurler, de haranguer ses partenaires et tapant de rage dans la pluie battante, disait du caractère qui anime cette joyeuse bande, incapable d’accepter le goût de la défaite. « Cela montre notre force de caractère. C’est sûr qu’être menés 3-1 à la 75e, ce n’est pas facile. On a su remettre du rythme, montrer notre force de caractère et tout donner sur les dernières minutes pour réussir à renverser le match. On travaille tous les jours pour ça, avançait Warren Zaïre-Emery. On va tout faire pour gagner les prochains matchs. »

Gonçalo Ramos, l’homme qui ne lâche jamais

Elle fait en tout cas le nécessaire pour maintenir cette invincibilité qui s’étire en Ligue 1 depuis maintenant huit mois. Il faut remonter au 15 septembre et à un revers subi contre l’OGC Nice au Parc (3-2) pour retracer la trace d’une soirée de championnat se terminant par une défaite. Pour être honnêtes, on a bien cru que le PSG finirait par chuter ce samedi soir face au Havre. À l’envers en première période, les Parisiens ont continué d’afficher un visage méconnaissable après la pause en concédant un pénalty bête à l’heure de jeu. On pouvait alors se dire que la formation rouge et bleu avait déjà la tête à Dortmund, à ce rendez-vous européen de mercredi que tout le monde attend.

Une forme de décompression logique en somme. Mais menés de deux buts jusqu’à la 77e minute, les partenaires de Mbappé ont finalement trouvé les ressources mentales nécessaires pour réduire l’écart grâce à un Hakimi virevoltant en fin de match, avant d’égaliser par Ramos, également passeur décisif, qui symbolise ce refus absolu de la défaite.

Le Portugais n’en est pas à son coup d’essai : il faut se remémorer cette égalisation arrachée à la 90 + 7 contre Rennes en février, cette défaite évitée face à Clermont au début du mois d’avril avec un but inscrit à la 85e minute ou encore cette victoire obtenue à Marseille en infériorité numérique et achevée par un but du numéro 9, à la même minute. Ce scénario une nouvelle fois renversant dit tout de la foi inébranlable qui se dégage de ce groupe, de cette croyance parfois difficilement palpable de l’extérieur mais qui prend forme une fois que ces joueurs se retrouvent sur un terrain.

« Nous sommes prêts pour Dortmund »

« Nous avons montré notre force de caractère. Nous voulons gagner tous les matchs, mais à la fin on accroche ce nul, se satisfait l’attaquant portugais, auteur de son 14e but cette saison. Ce n’est pas mal quand même, car nous avons été jusqu’au bout même si on veut tout rafler. Nous avons beaucoup de bons joueurs, des super talents. On croit en chacun de nous et c’est bien. Nous avons besoin de cela pour être une grosse équipe. »

Cet état d’esprit irréprochable, cette envie de ne jamais renoncer et cette rage de vaincre les a également portés en Coupe d’Europe quand il a fallu ne pas perdre contre Newcastle en poules – pénalty de Mbappé à la 90 + 8 – ou renverser un scénario mal embarqué contre le Barça en quarts de finale. Alors que la demi-finale de Ligue des champions face à Dortmund se profile, ce mercredi, les troupes de Luis Enrique sont escortées par une forme de confiance et des qualités mentales qui doivent lui permettre d’aborder ce rendez-vous avec une sérénité rarement connue.

« C’est très important quand un entraîneur est capable de transmettre à ses joueurs sa force, son envie de se battre, de ne jamais abandonner, souligne le coach espagnol. Nous sommes prêts pour Dortmund, nous l’avons démontré de façon active et passive. Nous sommes très difficiles à battre, tactiquement, techniquement et physiquement. Nous arrivons au meilleur moment de la saison : nous pouvons performer au meilleur niveau. Je suis convaincu que nous allons lutter et mon objectif est d’atteindre la finale de la Ligue des champions. » Avec cette envie et cette abnégation si caractéristiques, Paris ne compte pas s’arrêter en si bon chemin…