Bretagne : André Favennec, père de l’automatisation des phares, s’est éteint

André Favennec avait œuvré à la modernisation des phares les plus célèbres du Finistère comme Ar-Men, la Jument ou la Vieille

Avant son automatisation par André Favennec, le phare de Kéréon a été habité jusqu’en janvier 2004 et le départ de ses deux derniers gardiens. En pleine mer, les hommes étaient alors relevés par le « ballon », un système de poulie reliant le phare à une vedette en mer.

hommage – André Favennec avait œuvré à la modernisation des phares les plus célèbres du Finistère comme Ar-Men, la Jument ou la Vieille

Il n’aimait pas le terme d’automatisation. Non, lui préférait parler de « modernisation ». André Favennec, que beaucoup préféraient appeler « le lutin », s’est éteint à l’âge de 77 ans en ce mois d’avril 2024, vingt ans après son dernier gros chantier, a appris 20 Minutes auprès des Phares et Balises. Ancien clerc de notaire, il était entré à la subdivision des Phares et Balises de Brest en 1981 comme technicien.

Sa mission ? Automatiser les phares en mer du Finistère en vue de rapatrier les gardiens sur le continent. Jusqu’à son départ à la retraite en 2005, André Favennec aura travaillé sur la plupart des vigies lumineuses que compte la pointe bretonne, notamment pour réparer les feux défaillants.

Il avait échappé de peu à la mort

La vie de « Dédé » Favennec aurait pourtant pu s’arrêter plus tôt. Le 22 septembre 1993, le technicien avait été happé par une lame alors qu’il prenait l’air sur la plateforme du phare du Four. C’est un collègue sortant pour un pipi qui aperçoit le lutin se débattant dans une mer agitée. Il lui jette une bouée mais sans succès. C’est finalement une pomme de touline lancée par un troisième technicien qu’André Favennec parviendra à attraper pour regagner le phare et poursuivre sa mission.

Dans un documentaire diffusé en 2004 et relayé par le passionné Gardien2Phare sur X, on pouvait entendre « le lutin » énumérer ses plus gros chantiers : « Ar-Men, la Vieille, la Jument, le Four, les Pierres Noires. » Ce reportage avait été tourné sur le phare de Kéréon, entre Molène et Ouessant.

« Ça fait mal au cœur »

Kéréon fut le dernier phare de pleine mer de Bretagne à avoir des gardiens avant leur départ en 2004. « On était sur des gens qui aimaient leur phare et voulaient y rester. C’est vrai que ça fait mal au cœur à tout le monde, mais il faut évoluer dans tous les sens », témoignait André Favennec dans ce reportage de l’émission C’est pas sorcier.

Jean-Philippe Rocher et Frédéric Roussel, les deux derniers gardiens, avaient été transférés vers le phare de la Vierge. Aujourd’hui, seul le phare de Cordouan, en Gironde, est toujours habité.

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