Des réfugiés dans le camp de Minawao dans le nord du Cameroun, le 18 février 2015.
Dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun, le camp de réfugiés de Minawao est toujours saturé. Le seuil de 77 000 réfugiés a été franchi et les infrastructures et moyens pour répondre aux besoins alimentaires, sanitaires et éducatifs sont insuffisants. La situation atteint un point critique qui n’est pas soutenable sur la durée, selon les organisations humanitaires.
Construit en 2013 à 70 km de la frontière nigériane pour accueillir les victimes de Boko Haram, le camp de Minawao n’a pas été conçu pour durer. Pourtant, une décennie a passé et le camp est toujours là. Sauf que les différentes extensions n’ont pas suffi.
L’an dernier, le camp a dû absorber jusqu’à 5 000 nouveaux arrivants en septembre, dix fois plus qu’en temps « normal ». Les réfugiés viennent directement du Nigéria. Certains étaient déjà sur le sol camerounais mais se débrouillaient jusqu’à présent sans assistance humanitaire.
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Pour expliquer cet afflux, les humanitaires mettent en avant plusieurs facteurs. La violence, d’une part, car les factions issues de Boko Haram continuent de s’en prendre aux habitants côté nigérian et le long de la frontière côté camerounais. Ensuite, la dégradation de la situation économique joue aussi un rôle. L’inflation, la chute du naira nigérian ou encore la pression sur les terres arables au Cameroun impact l’afflux de réfugiés.
Mais si les besoins augmentent, les fonds ne suivent pas. Pire, ils diminuent. Il n’y a pas eu de distribution alimentaire à Minawao en novembre, seulement partiellement une en décembre puis de nouveau rien en janvier et février. En mars, elle n’a été que partielle. Certains réfugiés puisent dans leurs dernières économies mais face à une telle situation, d’autres préfèrent repartir.
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