Immobilier: est-ce le bon moment pour acheter?

Après une hausse continue depuis deux ans, les taux de crédit immobilier stagnent, voire baissent par endroit. Et si c’était le bon moment pour acheter un bien? RMC Conso vous aide à y voir plus clair.

Agence immobilière de Toulouse. (Image d’illustration)

Accalmie passagère ou retour du beau temps? Les analystes du marché immobilier observent une stagnation et même une baisse par endroits des taux de crédit immobilier sur ces trois dernières semaines. Alors que les chiffres gravitaient en fin d’année autour de 4.2% et 4.3%, soit deux points de plus qu’en 2022, un plateau de 4% est annoncé pour le courant de l’année.

Bien qu’ils puissent rassurer, voire donner l’idée aux personnes privées de crédit en 2023 de relancer leurs projets immobiliers, ces mouvements financiers doivent encore être confirmés. RMC Conso s’est demandé si le début de l’année 2024 était le bon moment pour acheter et vous livre des éléments de réponse.

Des banques “rassurées”

Si la majorité des experts s’accordent à dire qu’il est tout le temps “le bon moment” pour acheter un bien, en immobilier tout est une question de projet.

“Que l’on parle d’une résidence principale ou d’un investissement, on ne va pas avoir la même stratégie et donc les mêmes besoins. L’état du marché sera donc différent”, explique Delphine Herman, directrice des relations extérieures pour Guy Hoquet, à RMC Conso.

Selon l’experte, la “détente” de la situation à la fin du mois de janvier 2024 est bon signe. Les banques, rassurées par les dernières prises de parole des organismes financiers comme la BCE ou le FMI quant à la stabilité économique, tentent de reconquérir des clients, analyse Delphine Herman.

Dans le détail, on estime à 870.000 le nombre de transactions de biens immobiliers sur l’année 2023. Une donnée en baisse par rapport à 2022 et ses 1.120 millions de ventes, fruit d’un rattrapage après la crise Covid. Pour 2024, “les experts estiment entre 800.000 et 850.000 le nombre de transactions immobilières”, prévoit Nathalie Gardes, maîtresse de conférence à l’université de Bordeaux et chercheuse spécialisée en marketing immobilier.

Prudence

Bien que la situation soit plus ensoleillée pour les futurs emprunteurs, tous les voyants ne sont pas encore au vert. Delphine Herman se veut prudente: les mouvements financiers sont trop précoces pour se prononcer sur un changement de situation entériné.

“On a le sentiment que l’environnement va être plus propice pour acheter et si la tendance se confirme d’ici les trois prochains mois, nous pourrons alors parler de conditions extrêmement favorables, explique-t-elle. Toutes les vannes ne sont pas ouvertes, que ce soit pour les taux de crédit immobilier ou la négociation des prêts”.

Les futurs acheteurs peuvent donc reprendre le chemin de la banque, mais la prudence reste de mise. Même son de cloche pour Nathalie Gardes, qui se veut tout aussi tempérée quant à la situation.

“Une fois que les banques seront entièrement rassurées, une baisse en douceur sera actée courant juin. Mais le marché ne reviendra pas à des taux autour de 1%, qui étaient irréalistes par rapport aux estimations du risque et du financement pour les banques. Des taux à 3% pourront permettre de donner un nouveau souffle aux transactions”, analyse la professeure auprès de RMC Conso.

Quels biens acheter?

Votre demande de crédit immobilier pourrait donc être acceptée plus facilement dans cette période d’accalmie, mais vers quels biens vaut-il mieux vous tourner? Nathalie Gardes voit des opportunités dans les “passoires énergétiques”, que les acheteurs soient des primo-accédants ou des investisseurs.

“L’atout de ce type de bien est que la marge de négociation est plus grande au regard des travaux à mener. Pendant de nombreuses années, on a observé des ventes sans rapport entre qualité et prix du bien. Mais les nouvelles réglementations ont mis fin à l’argument phare de l’emplacement, qui ne fait pas tout”, explique Nathalie Gardes.