Les revenus du patron du constructeur automobile enregistrent une augmentation de 56% en un an.
Stellantis : la rémunération de Carlos Tavares atteindra jusqu’à 36,5 millions d’euros pour 2023, un salaire jugé “scandaleux” par les syndicats
Voilà qui risque de relancer la polémique sur les salaires des patrons. La rémunération de Carlos Tavares, patron du constructeur automobile Stellantis, pourrait atteindre à terme 36,5 millions d’euros pour l’année 2023. Ce qui représente une augmentation de 56% sur un an. Cette hausse est notamment liée au versement d’une prime de 10 millions d’euros pour la “transformation” du groupe créé en 2021, détaille la direction de Stellantis dans son rapport financier, rendu public vendredi 23 février.
La rémunération de Carlos Tavares intègre des pensions de retraite qui seront versées sur le long terme, mais aussi des bonus attribués seulement s’il est au rendez-vous d’objectifs fixés pour 2025, dernière année de son mandat à la tête du constructeur.
Au titre de l’exercice 2023, Carlos Tavares touchera dans un premier temps 23,5 millions d’euros, a souligné un porte-parole de Stellantis. Versée en grande partie en actions, cette rémunération augmente aussi avec la valeur du titre du groupe, qui a quasiment doublé depuis sa création en 2021 par la fusion de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler.
Un salaire jugé “scandaleux” par les syndicats
Se classant parmi les patrons les mieux payés du CAC 40, le directeur général du quatrième groupe automobile mondial s’était déjà attiré en 2022 les foudres d’Emmanuel Macron, qui avait jugé “choquant et excessif” le montant “astronomique” de sa rétribution. Stellantis argumente dans son rapport qu’il faut plutôt comparer cette rémunération avec celles de multinationales comme Boeing aux Etats-Unis ou Volkswagen en Europe. Le groupe réalise en effet la majorité de ses ventes sur le Vieux Continent, mais tire l’essentiel de ses profits du marché américain.
“C’est injuste, c’est choquant, scandaleux ce que Tavares va toucher !”, dénonce auprès de France 3 Jérôme Boussard, représentant CGT à l’usine de Sochaux (Doubs). Quand on sait qu’un ouvrier en doublage (jour/nuit) gagne dans les 1 400 euros…”
Dans les rangs de la CFDT à Sochaux, les chiffres aussi donnent le tournis : 36,5 millions d’euros divisés par 365 jours, cela donne une moyenne de 100 000 euros par jour. “Tavares continue sur sa lancée. Il ne change pas son fusil d’épaule. C’est une politique mondiale du groupe, les salariés en France ne pèsent pas grand-chose”, regrette Benoit Vernier, élu CFDT.
Cette rémunération sera soumise au vote (non contraignant) des actionnaires du groupe lors de leur assemblée générale, le 16 avril. Les actionnaires l’avaient rejetée pour l’exercice 2021 avant de la valider pour 2022, après des efforts de clarification de la part du constructeur.
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